Catfish
Maurice Pommier
Gallimard Jeunesse 2012
Par Maryse Vuillermet
Trois récits entrecroisés : celui de Vieux George, esclave, jadis Kojo fils de prince capturé et vendu comme esclave qui recueille Catfish, échappé d’un bateau en provenance des Antilles et l’élève dans la plantation. C’est enfin l’histoire de Jonas, tonnelier anglais chassé par la misère d’Angleterre et qui apprendra son beau métier à l’enfant futé, vif, habile mais peu costaud.
Jonas s’enfuit avec Catfish, alias Scipio et il affranchira Scipio qui deviendra le premier fabricant américain de rabots.
Les histoires sont touchantes, le sens du récit qui les entrecroise sans nous perdre est solide. On embrasse plusieurs continents et plusieurs époques, dont la guerre de Sécession. La langue des opprimés est savoureuse, ainsi le régisseur s’appelle le blancquitape. .
L’illustration est superbe, le dessin est riche et généreux, les couleurs fortes, de très nombreux documents historiques sont utilisés, affiches de ventes d’esclave, cartes, extraits de texte de bible, cartes à jouer. Le didactisme est là, mais jamais forcé ,jamais ennuyeux. On apprend la vie d’une plantation, la complexité et la beauté des métiers et des savoir-faire, (éleveurs, laboureurs, producteur de tabac, de sucre, tonnelier), la traite des êtres humains, le traitement des esclaves..