Le Passager de l’orage
Claire Gratias
Syros – Rat noir
Job d’été
Par Michel Driol
Dans un petit village sans doute anglais, Jonathan, 17 ans, vit entre ses parents et sa petite amie avec laquelle il envisage de rompre lorsqu’arrive Katharin Bets, célèbre auteure de polars, qui, par l’entremise d’un des propriétaires du salon thé, l’engage pour le mois de juillet comme secrétaire. Il emménage donc avec elle dans une grande maison, à la très mauvaise réputation. Et là, dans la chaleur épouvantable de l’été, chacun des deux va révéler à l’autre un terrible secret, et commettre un acte inoubliable, à moins que tout cela ne soit une fiction, car Le Passager de l’orage est à la fois le titre du livre de Claire Gratias et de son personnage Katherine Bets.
Voilà un roman complexe, situé sous le double patronage de Moby Dick et de Des souris et des hommes. Si on frôle parfois le roman gothique (dans les décors, dans le motif du tableau aux pouvoirs maléfiques), on est plus proche d’un roman qui met en abyme l’écriture et l’art, jusque dans la pirouette finale. Qu’est ce qui est vrai ? Qu’est ce qui est faux ? Tout n’est-il que fiction ? De plus, le roman, miroir qu’on promène le long du chemin, montre une réalité sociale sombre : père alcoolique risquant d’être placardisé par un petit chef autoritariste, famille à la dérive, difficultés d’insertion d’un ado, pris entre sa famille, le couple de lesbiennes qui l’affectionne, sa petite amie et l’auteure à qui il sert de secrétaire.
Un bon thriller efficace, découpé en chapitres courts et percutants.