La révolte d’Eva
Elise de Fontenaille
Rouergue, 2015
Sortir de l’enfer
Par Maryse Vuillermet
Récit à la première personne fait par Eva qui confie son calvaire. Son père fasciste, alcoolique, raciste et violent l’oblige à saluer le portrait d’Hitler, la frappe quotidiennement, et d’autant plus qu’elle est la seule de ses quatre sœurs à lui résister. Blonde, intelligente, sensible, Eva se réfugie le plus souvent dasn la forêt, leur maison, comme celle de l’ogre étant isolée à l’écart du village, à l’orée d’un bois. Là, au bord des étangs, des rivières elle peut lire, être un instant au calme. Son père est si amateur de violence qu’il pratique la chasse, et le tir et qu’il les fait pratiquer à ses filles. La mère soumise et apeurée ne fait que culpabiliser et craindre son mari.
Eva ne peut se confier à personne ni à sa meilleure amie ni à ses enseignants. Son seul confident est Lechien, un chien sans nom, (dans cette famille, les chiens sont interchangeables), qui, un jour, pour la défendre, se dresse contre son maître. Alors, le père le tue à coups de fusil et abandonne son cadavre en forêt. Eva grandit, son père la bat moins.
Et puis, un jour, le père s’attaque à la petite sœur. Alors, que va faire Eva ?
Le sujet est délicat, il pourrait être dérangeant, mais le récit est plutôt réussi. L’auteur a su nous rendre sensibles à la honte, au silence mêlés à la soif de vivre, à la pitié pour les plus faibles, de son héroïne. Elle a su aussi faire progresser le récit dans l’horreur, coups puis meurtre du chien, puis attaque de la petite sœur…