Fatale Spirale
Fabrice Vigne, Jean-Baptiste Bourgois (ill.)
Sarbacane, 2015
Adieu à 2015 : un programme pour 2016 ?
Le ton est au constat amer : l’irréparable s’est produit, et par contamination la ville, le pays, la planète entière ont basculé dans… la fraternité.
Fabrice Vigne inverse l’idée selon laquelle la violence engendre la violence et que «tôt ou tard l’ancienne violence engendre la violence neuve», comme le dit la phrase d’Eschyle placée en exergue au volume. Chaque double page montre une étape dans cette évolution scandaleuse qui inquiète les politiques et met en cause les valeurs traditionnelles de la France, « nation éternelle de la chamaillerie, du sarcasme, du mépris, du préjugé et de l’humeur massacrante ». Comme c’est vrai…
Haut les cœurs, et partageons l’optimisme de Fabrice Vigne qui cite Gramsci : « le pessimisme de l’intelligence contre l’optimisme de la volonté », dans une page de son blog datée du 9 novembre 2015, donc après le 7 janvier et juste avant le 13 novembre, à l’occasion d’une rencontre avec une classe dans un collège grenoblois. Oui, on le voit dans ses propos, les écrivains font partie des remparts contre l’obscurantisme, la bêtise et la violence qui en découle.
Fabrice Vigne est l’auteur de Les Giètes (Th. Magnier, 2007) et de TS (l’ampoule, 2003), magnifiques et a mené l’aventure éditoriale des éditions du Fond du tiroir jusqu’en novembre 2015.