Rouge
Pascale Nolot
Gulf Stream (électrogène), 2021
Petit Chaperon rouge gore
Par Anne-Marie Mercier
Quelle belle idée que de refaire le Petit Chaperon rouge en le situant dans le genre de la fantaisie et à destination des ados ! Et il est rouge et bien rouge : la fille qui est l’héroïne du roman porte ce nom : Rouge, c’est elle. On lui a donné ce nom à cause de la tache de naissance qui lui mange la moitié du visage.
Il y a des loups, du sang, des viols, c’est même assez glauque et l’auteure fait tout ce qu’elle peut pour mettre son lecteur mal à l’aise en lui mettant sous les yeux des chairs, des blessures, des choses qui inspirent le dégout. La grand-mère à qui chaque jeune fille du village doit apporter un panier de provisions est aussi une belle trouvaille. Être mystérieux, fée ou sorcière, monstre immortel ? Que fait-elle de toutes ces jeunes filles qu’on lui envoie et qui ne reviennent jamais ?
Ce roman regorge de belles idées. Mais il est un peu encombré par ce désir d’ajouter dégoût sur dégoût.
Le problème principal tient à l’écriture : celle-ci est si ampoulée, tiraillée par différentes directions, tantôt surécrite tantôt familière, les dialogues sont si faux que l’on a du mal à y croire et encore plus à tenir la distance et ce livre qui se voulait captivant m’est tombé des mains malgré mes efforts. Dommage.