Cette nuit-là

Cette nuit-là
Gaëtan Doremus
Rouergue, 2024

La vie secrète des doudous

Par Anne-Marie Mercier

«Ce jour-là Toinon avait bien joué avec Toudou». Cette phrase précède la page de titre, c’est un cadre de départ : toute l’histoire se passe «cette nuit-là», la nuit où Toinon a oublié Toudou dans le parc. Elle s’achèvera au lever du jour.
Le doudou resté seul part à la recherche de Toinon dans la nuit. Il fait plusieurs rencontres (un rat, un chat, des papillons) qui lui confirment qu’il n’est pas normal d’être seul. Même la jeune femme qui lit sur un banc a son livre, la vieille femme ses lettres et ses souvenirs, la boulangère sa radio… Il parcourt les rues, les toits, contemple le ciel encombré de grues et de fils de téléphone.
Pour finir, le doudou a un beau sens de l’orientation et Toinon ne sera pas seule à son réveil.
C’est une jolie exploration de la nuit urbaine, avec ses fausses (et vraies) solitudes, son étrangeté mauve et bleue. C’est aussi beaucoup moins terrifiant que La Plage dans la nuit d’Elena Ferrante qui présentait la même situation avec une poupée oubliée sur une plage. Enfants, rassurez-vous : si vous perdez votre doudou, il se débrouillera pour vous retrouver. S’il a l’air un peu plus neuf, c’est simplement que l’air nocturne l’aura rafraichi…

 

 

 

Le Surnom

Le Surnom
Gilles Baum – Mercé Gali
Amaterra 2024

Le nom des gens

Par Michel Driol

Dans la petite bande de Blaise, chacun a son surnom, Cacahouète, Biscotto ou Patatras… sauf lui. Bien sûr, dans la famille, on l’appelle Chaton, Fiston ou Crotte-de-nez. Mais cela ne compte pas, et ne reflète pas sa vraie personnalité. Alors il se met en quête du surnom parfait : Bubble-boy, Banzaï, Le Mexicain… Si les cordonniers sont toujours les plus mal chaussés, tel est le cas de Blaise, fort habile à trouver le surnom pour ses camarades, mais incapable d’imposer le sien…

Avec un humour sans faute, Gilles Baum, parfaitement illustré par Mercè Galli, nous entraine dans l’imaginaire et les pensées d’un petit garçon en quête d’identité. Si le prénom est un héritage du choix des parents, le surnom est révélateur des qualités, défauts, habitudes qui permettent de se distinguer dans le groupe. Qu’il soit valorisant – Cacahouète brille par son intelligence – ou pas –  Patatras se fait remarquer par sa malchance –  il dit, de façon certes stéréotypée, une facette de l’identité de celui qui le porte. Et, en plus, le choix du surnom, fait avec humour, n’est dans cet album jamais malveillant ou dépréciatif. On est dans un univers de bienveillance et d’amitié proche de celui, déjà ancien, du petit Nicolas. Un univers qui célèbre l’imaginaire enfantin, sa façon de voir l’essentiel, de s’en saisir, de pouvoir jouer avec lui tout en respectant l’identité de l’autre. Qui suis-je et comment est-ce que je veux être perçu par les autres ? Telle est la question à laquelle est confronté Blaise.

L’album fonctionne avec des doubles pages centrées sur un personnage, ou sur un surnom potentiel. Elles confrontent portrait des enfants et situations, toujours représentées avec humour, et dans un crayonné toujours très expressif, touchant avec finesse à la caricature tout en montrant l’intime du personnage, rendant ainsi très touchant ce pauvre Blaise en quête de son surnom, de son blason. Dans les illustrations, chaque détail compte (on apprécie la référence à Hamlet, être ou ne pas être, les arrière-plans sur lesquels il se dégage  comme celui des punitions envisagées…).

Un album enlevé, à la structure répétitive parfaitement maitrisée, qui fait le portrait d’un garçon ordinaire, archétype de l’enfance, de son imaginaire, le saisit dans ses relations familiales ou sociales. Comme un hommage à l’imagination et au regard des enfants, à ses rêves et aux blessures secrètes dont on ne perçoit pas toujours l’importance.

La Princesse aux petites noix

La Princesse aux petites noix
Émilie Chazerand, Stéphane Kiehl
Sarbacane, 2024

Genre troublé

Par Anne-Marie Mercier

Un roi et une reine ont un fils, pour leur plus grand bonheur. Mais, comme souvent, l’enfant ne se développe pas comme ils l’auraient souhaité ; dans ce cas précis, la virilité du prince est très peu affirmée. Tout en ayant hérité d’un féroce aïeul le nom d’Otto, le prince n’a aucun goût pour les armes et adore s’habiller en princesse. Si son père accepte tout cela (l’enfant n’est-il pas honnête, gentil, en bonne santé, ce qui seul importe ?), sa mère s’inquiète, puis tout le royaume s’alarme après en avoir ri, car Baldur, le brutal fils du roi voisin vient un jour défier le prince (qu’on surnomme « la princesse aux petites noix ») dans un duel pour lui ravir le royaume.
La fin est surprenante (et heureuse).
Baldur est comme Otto, malgré leurs caractères opposés. Il est perçu par les autres comme étrange. Il dérange. Il n’a pas d’ami. Les deux princes, par un coup de théâtre amusant, se découvrent des points communs, et c’est le début d’une grande amitié.
Tout l’album fait l’éloge de l’acceptation de la singularité et remet en question les stéréotypes de genre des contes d’autrefois (on aura reconnu le détournement du titre de la « Princesse au petit pois ») et de la vie d’aujourd’hui. L’utilisation fine du bleu et du rose, de façon discrète, lui donne une belle cohérence graphique.

Le Petit de la poule

Le Petit de la poule
Anne Fronsacq, Kiko
Flammarion (« Les Histoires du Père Castor), 2024

Petit croco deviendra grand

Par Anne-Marie Mercier

Publié sous couverture rigide en 1975 sous le titre « The chicken’s child » avec un texte et des illustrations de Margaret A. Hartelius, traduit en France et paru dans la même présentation en 1979, le revoilà, avec un changement d’auteure entretemps… Bizarreries de l’édition jeunesse. Il est regretable que les collections patrimoniales ne soient pas plus respectueuses des attributions (c’était déjà le cas pour La plus mignonne des petites souris d’Etienne Morel – également auteur illustrateur de La Petite Poule rousse – devenu Souricette veut un amoureux chez Didier jeunesse).
Anne Fronsacq a certes donné un texte à cet album fameux, mais on ne peut pas dire qu’elle en est la seule auteure : ce n’est pas parce qu’un album n’a pas de texte qu’il n’a pas d’histoire et donc d’auteur d’histoire. Notons aussi que sur le site sur lequel on peut voir les planches originales le nom de l’auteure première est mal orthographié (Hartelins au lieu de Hartelius).
Donc, il s’agit du petit de la poule. Non, ce n’est pas un poussin : Poulette, sans enfant et désespérant d’en avoir, a trouvé un œuf abandonné, l’a couvé et il en est sorti un petit alligator que, par amitié pour elle, le fermier et les autres animaux ont accepté, jusqu’au jour où…
Jolie fable sur l’amour maternel, souvent aveugle, sur l’acceptation de la différence et ses limites possibles (ici repoussées à la fin), sur les talents particuliers de chacun, elle est illustrées en images naïves aux couleurs vives. La couverture de Kiko a le mérite de créer et maintenir le suspens sur la nature de ce petit qui va sortir de l’oeuf.

 

 

 

Le Petit Théâtre des émotions

Le Petit Théâtre des émotions
Antonin Louchard
Seuil Jeunesse 2024

Lapin cabotin

Par Michel Driol

De l’envie à la fierté, en passant par la joie et le dégout, ce sont de nombreuses émotions qui parcourent le visage, toujours en gros plan, de ce sympathique petit lapin d’Antonin Louchard, qu’on commence à bien connaitre (le lapin et l’auteur !). Bien sûr, avec un titre pareil où il est question de théâtre, on se doute bien que l’auteur ne surfe pas vraiment sur la vague des émotions qui submerge la littérature de jeunesse… d’autant que la quatrième de couverture met l’accent, avec un sérieux très antiphrastique, sur le respect de la règle des trois unités et la performance d’acteur ici réalisée… Bref, tout ceci nous conduit à une chute désopilante, comme d’habitude dans cette série, chute qu’on aura le bon gout de laisser le lecteur, ou la lectrice, découvrir par eux-mêmes !

Le petit lapin n’a pas suivi les cours de l’actor’s studo… Il en fait des tonnes pour illustrer chaque émotion. Tout y passe : position des mains, position des oreilles, couleur du visage, cernes sous les yeux… Chaque émotion est ici amplifiée, comme si le petit lapin passait un casting dans lequel on lui demande d’exprimer différents états. Devant la caméra fixe, il joue, sur joue, jusqu’à un retour brutal au réel, là où le plan s’élargit pour montrer quelque chose comme l’envers – ou plutôt l’endroit – du décor. Une sorte de comédie ludique, solitaire et jouissive, avant de reprendre son rôle au naturel : l’éternel grincheux, râleur, protestataire…. comme on l’aime !

Un nouvel album décalé, drôle, qui illustre une nouvelle fois toute la créativité d’Antonin Louchard lorsqu’il s’empare d’un sujet aussi rebattu que les émotions… pour notre plus grand plaisir !

Rêves de chercheurs

Rêves de chercheurs
Alexandra Zaba – Claore Czajkowski
Editions du Pourquoi pas ?? 2024

Quelque chose à changer

Par Michel Driol

Dans l’immeuble, il y a la gardienne, Mme Turpin, dévouée, aimant la propreté et l’ordre, prête à rendre service. Il y a aussi cinq chercheurs : Monsieur Blop qui rêve d’un aspirateur nettoyeur de mer, Madame Flac qui rêve d’un parapluie récupérant l’eau de pluie, les Lebon qui rêvent d’un autocuiseur solaire,  les Archi qui rêvent d’un vélo sèche-linge, et monsieur Lainard qui rêve d’un vêtement qui s’adapterait à la température de la peau. Tous ces géniaux ingénieurs ne s’occupent guère de l’entretien de la maison. Et lorsque Madame Turpin s’absence plusieurs jours, la maison est dans un tel état qu’ils doivent se mettre ensemble pour accueillir leur gardienne…

Voilà un album à la fois drôle et incitant à réfléchir.  Drôle, il l’est, par les noms de personnages, par les inventions toute plus farfelues les unes que les autres dont ils rêvent pour améliorer la prise en compte de la transition écologique… Drôle par le texte, qui ne ménage pas ses surprises, et charge le portrait des inventeurs. Drôle enfin par les illustrations dont il faut examiner chaque détail, et qui jouent de la surenchère et de la caricature.

Pour autant le texte aborde des problématiques bien sérieuses. Il est question du rapport entre le rêve et la réalité, des grands projets ambitieux et du quotidien ordinaire, bref, quelque chose comme l’opposition entre le souci de la fin du monde et celui de la fin du mois… Les grands penseurs n’ont cure des détails de la vie domestique, tout absorbés qu’ils sont par leur projet, aussi dément fût-il ! Ils ont bien besoin d’une petite main… Il est question aussi de la  conformité entre les valeurs que nous souhaitons défendre et notre mode de vie. En effet ces grands chercheurs, absorbés par un projet de nature écologique, ne voient pas leurs propres contradictions. Prétendant nettoyer les océans, Monsieur Blop lance ses brouillons à côté de la poubelle. Les Lebon, loin de leur autocuiseur solaire, se font livrer des plats tout préparés. Madame Flac, qui veut récupérer l’eau de pluie, oublie systématiquement de couper l’arrosage. Les Archi lavent du linge propre, et Monsieur Lainard vit dans un appartement si surchauffé qu’il doit ouvrir les fenêtres… Ces contradictions sont, bien sûr, abordées de façon bien humoristique, mais elles sont réelles et invitent à réfléchir au rapport entre la fin et les moyens. Enfin l’album aborde la question même du changement. Avant de penser à changer la planète, peut-être faut-il commencer par se changer soi-même, dans ses rapports avec les autres, dans cette façon de faire société au sein de cet immeuble, ici. Plutôt que de vivre les uns à côté de autres, en comptant sur la gardienne pour tout arranger, ne faut-il pas se prendre en main ensemble ? Plutôt que d’envisager de grands projets révolutionnaires, l’album plaide pour des petites actions responsables et collectives. Je fais ma part, dit le colibri…

Un album sous forme de comédie piquante pour corriger les mœurs par le rire… et nous conduire à nous interroger, sans moralisme, sur nos propres pratiques.

Au gré du vent

Au gré du vent
Mapi, Emmanuele Benetti
A2Mimo, 2024

A bas les murs !

Par Anne-Marie Mercier

Voilà un petit village tranquille où chacun vaque à ses occupations, quand soudain… tout simplement arrive le vent. Le vent pendant trois jours et trois nuits, avec ses bruits et ses odeurs, c’est bien fatiguant et ça dérange beaucoup d’activités. Les habitants, menés par le maire décident de faire quelque chose, de construire un mur par exemple. Et ils le font, hélas.
Cette jolie fable illustre les dangers des décisions trop radicales face au changement. Elle invite à s’adapter plutôt (belle leçon en temps de changement climatique). Elle illustre aussi les dangers de l’enfermement, de manière imagée : on ne voit pas les fleurs qui surgissent au printemps, on ne comprend que tardivement que c’est le vent qui les a apportées.
Les illustrations en noir et blanc, en style naïf, mettent l’accent sur le caractère villageois et bon enfant de cette histoire (les actualités sinistres sont ainsi éloignées). Sur ce fond monochrome les volutes vert pistache du vent se répandent et mettent une belle animation.

 

L’Enfant, le peintre et la mer

L’Enfant, le peintre et la mer
François Place
L’école des loisirs (Pastel), 2023

L’art à la mer

Par Anne-Marie Mercier

Le premier bonheur de cet album est qu’il permet de contempler en grand format de superbes aquarelles de François Place : rocs, vagues et écume offrent un régal de tracés et de nuances, autant que les collines vertes, les intérieurs et les personnages dans leurs expressions et attitudes.
Comme le titre l’indique, il s’agit de la mer.  Le narrateur et son père qui s’adonne à la pêche parcourent le bord de mer. On entre aussi dans une grotte marine ; l’adolescent y rencontre un peintre qui y travaille sur son chevalet. Cette rencontre l’amènera à découvrir l’école de dessin du village proche, l’infinie variété de l’art, l’amitié et peut-être l’amour.
La mère de l’enfant est l’autre personnage important de l’histoire. Au père qui affirme que si les artistes n’existaient pas, « le monde serait toujours le même. Il n’y a qu’à ouvrir les yeux », elle répond que « ce serait bien triste sans la poésie, la peinture, la photographie, la sculpture » (etc.). C’est aussi elle qui montre à son fils que le ciel peut être vert, que les formes peuvent se libérer des conventions, et même de la représentation. La belle Lisa ne pense pas autrement et, comme le peintre qui ouvre sa bibliothèque à tous, elle initie le narrateur à l’art, ses techniques, toutes ses facettes, son histoire. Rien n’est exposé de manière scolaire, tout passe par le dessin et les relations entre les personnages.
Enfin, l’autre belle surprise de cet album est la découverte d’un artiste et de son travail. Le peintre Ricardo Cavallo a servi de modèle pour le personnage du peintre de cette histoire. Son mode de travail, et notamment sa technique pour réaliser de très grands formats tout en pratiquant la peinture au chevalet dans la nature est mise en scène et une double page en fin d’album le présente. Comme il l’avait fait dans Le Vieux Fou de dessin, François Place met en scène la rencontre entre un peintre et un enfant pour  présenter un artiste, alliant documentaire et récit.

Ensemble

Ensemble
Emilie Chazerand – Amandine Piu
La Martinière Jeunesse 2024

En groupe, en ligue, en procession

Par Michel Driol

On connait bien l’adage : Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. Emilie Chazerand et Amandine Piu le déclinent en une douzaine de versions. En voici quelques exemples : Seul, on compte. Ensemble on partage. Seul, on joue. Ensemble on s’amuse. Seul, on grandit. Ensemble on s’épanouit.

Une douzaine de formules percutantes, ciselées, qui disent, non sans humour, l’intérêt du vivre ensemble, du collectif, dans un monde marqué par l’individualisme. Rien de moralisateur dans l’album, tout est plutôt énoncé sur le monde du constat, invitant chaque lecteur, chaque lectrice à réfléchir sur son rapport à soi et aux autres. S’en dégage une leçon de vie qui invite à se dépasser pour aller trouver, avec les autres, un bonheur, un épanouissement, des plaisirs plus grands, plus intenses, plus profonds.

Les deux autrices livrent ici un album réussi, en particulier par l’association du texte et de l’illustration, et par le dispositif mis en œuvre. Chaque formule se déploie sur deux doubles pages. D’abord Seul : un enfant seul, page de droite, isolé au milieu d’une page blanche dans une découpe, et un objet page de gauche. Puis Ensemble : la  découpe permet de passer d’une page à l’autre, et de montrer maintenant l’enfant au milieu d’un groupe. Il n’a changé en rien, ni de tenue, ni de posture, il est le même, exactement, puisqu’il s’agit de la même illustration, mais il est entouré dès que l’on tourne la page. Quant à l’objet qui était isolé, comme en attente sur la page de gauche, le voici, une fois la page tournée, mis en évidence par la découpe, dans un autre sens, dans un autre contexte  qui, souvent, le révèle. C’est inventif, plein d’humour dans le rapport entre le texte et l’illustration, souvent surprenante, jamais simplement redondante, et cela invite à chercher, avant de tourner la page, quelle sera la formule de la page Ensemble, comme un jeu. A l’exception de deux pages, dont les « personnages » sont des fourmis et des fleurs, tous l’univers représenté est un univers enfantin. Un univers de plaisirs où l’on se cache sous une table, où l’on joue beaucoup, où l’on va à l’école, où l’on mange ! bref, où l’on vit. Une mention particulière pour la dernière illustration, qui associe le monde de la forêt, page de gauche, où humains et animaux vivent ensemble, et le monde du village, page de droite, un lieu plein d’animation, autour de son école.

Se dégage de cet album poétique une atmosphère de tendresse, de bienveillance qui fait du bien en ces temps troublés.

Merci Soleil

Merci Soleil
Delphine Chedru
Sarbacane (sarbabb), 2024

De l’astre à la cerise : leçon de choses pour les petits

Par Anne-Marie Mercier

« Voici la terre. La terre tourne autour du soleil. Le soleil porte le jour… »
On aura reconnu le fameux jeu, souvent utilisé en poésie, du « marabout bout de ficelle », ou de la comptine « trois petits chats, chapeau de paille »…, ou, plus doctement, de l’anadiplose ou concaténation. Autrement dit, de fil en aiguille, de la terre au soleil, du soleil au jour, on passe aux plantes, fleurs et fruits qui aboutissent à l’objet important : la confiture sur la tartine.
C’est une belle idée pour faire saisir aux tout petits comment les bonnes choses qu’ils peuvent mettre en bouche sont issues de la nature entière. On peut ajouter aussi les mains anonymes au-dessus du chaudron où bout la confiture !
Les illustrations aux couleurs franches, associant primaires et complémentaires, les formes simples et les phrases courtes, les sourires gourmands, le format carré et cartonné, tout cela est parfait, et bien adapté aux tout petits.