Au gré du vent

Au gré du vent
Mapi, Emmanuele Benetti
A2Mimo, 2024

A bas les murs !

Par Anne-Marie Mercier

Voilà un petit village tranquille où chacun vaque à ses occupations, quand soudain… tout simplement arrive le vent. Le vent pendant trois jours et trois nuits, avec ses bruits et ses odeurs, c’est bien fatiguant et ça dérange beaucoup d’activités. Les habitants, menés par le maire décident de faire quelque chose, de construire un mur par exemple. Et ils le font, hélas.
Cette jolie fable illustre les dangers des décisions trop radicales face au changement. Elle invite à s’adapter plutôt (belle leçon en temps de changement climatique). Elle illustre aussi les dangers de l’enfermement, de manière imagée : on ne voit pas les fleurs qui surgissent au printemps, on ne comprend que tardivement que c’est le vent qui les a apportées.
Les illustrations en noir et blanc, en style naïf, mettent l’accent sur le caractère villageois et bon enfant de cette histoire (les actualités sinistres sont ainsi éloignées). Sur ce fond monochrome les volutes vert pistache du vent se répandent et mettent une belle animation.

 

L’Enfant, le peintre et la mer

L’Enfant, le peintre et la mer
François Place
L’école des loisirs (Pastel), 2023

L’art à la mer

Par Anne-Marie Mercier

Le premier bonheur de cet album est qu’il permet de contempler en grand format de superbes aquarelles de François Place : rocs, vagues et écume offrent un régal de tracés et de nuances, autant que les collines vertes, les intérieurs et les personnages dans leurs expressions et attitudes.
Comme le titre l’indique, il s’agit de la mer.  Le narrateur et son père qui s’adonne à la pêche parcourent le bord de mer. On entre aussi dans une grotte marine ; l’adolescent y rencontre un peintre qui y travaille sur son chevalet. Cette rencontre l’amènera à découvrir l’école de dessin du village proche, l’infinie variété de l’art, l’amitié et peut-être l’amour.
La mère de l’enfant est l’autre personnage important de l’histoire. Au père qui affirme que si les artistes n’existaient pas, « le monde serait toujours le même. Il n’y a qu’à ouvrir les yeux », elle répond que « ce serait bien triste sans la poésie, la peinture, la photographie, la sculpture » (etc.). C’est aussi elle qui montre à son fils que le ciel peut être vert, que les formes peuvent se libérer des conventions, et même de la représentation. La belle Lisa ne pense pas autrement et, comme le peintre qui ouvre sa bibliothèque à tous, elle initie le narrateur à l’art, ses techniques, toutes ses facettes, son histoire. Rien n’est exposé de manière scolaire, tout passe par le dessin et les relations entre les personnages.
Enfin, l’autre belle surprise de cet album est la découverte d’un artiste et de son travail. Le peintre Ricardo Cavallo a servi de modèle pour le personnage du peintre de cette histoire. Son mode de travail, et notamment sa technique pour réaliser de très grands formats tout en pratiquant la peinture au chevalet dans la nature est mise en scène et une double page en fin d’album le présente. Comme il l’avait fait dans Le Vieux Fou de dessin, François Place met en scène la rencontre entre un peintre et un enfant pour  présenter un artiste, alliant documentaire et récit.

Ensemble

Ensemble
Emilie Chazerand – Amandine Piu
La Martinière Jeunesse 2024

En groupe, en ligue, en procession

Par Michel Driol

On connait bien l’adage : Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin. Emilie Chazerand et Amandine Piu le déclinent en une douzaine de versions. En voici quelques exemples : Seul, on compte. Ensemble on partage. Seul, on joue. Ensemble on s’amuse. Seul, on grandit. Ensemble on s’épanouit.

Une douzaine de formules percutantes, ciselées, qui disent, non sans humour, l’intérêt du vivre ensemble, du collectif, dans un monde marqué par l’individualisme. Rien de moralisateur dans l’album, tout est plutôt énoncé sur le monde du constat, invitant chaque lecteur, chaque lectrice à réfléchir sur son rapport à soi et aux autres. S’en dégage une leçon de vie qui invite à se dépasser pour aller trouver, avec les autres, un bonheur, un épanouissement, des plaisirs plus grands, plus intenses, plus profonds.

Les deux autrices livrent ici un album réussi, en particulier par l’association du texte et de l’illustration, et par le dispositif mis en œuvre. Chaque formule se déploie sur deux doubles pages. D’abord Seul : un enfant seul, page de droite, isolé au milieu d’une page blanche dans une découpe, et un objet page de gauche. Puis Ensemble : la  découpe permet de passer d’une page à l’autre, et de montrer maintenant l’enfant au milieu d’un groupe. Il n’a changé en rien, ni de tenue, ni de posture, il est le même, exactement, puisqu’il s’agit de la même illustration, mais il est entouré dès que l’on tourne la page. Quant à l’objet qui était isolé, comme en attente sur la page de gauche, le voici, une fois la page tournée, mis en évidence par la découpe, dans un autre sens, dans un autre contexte  qui, souvent, le révèle. C’est inventif, plein d’humour dans le rapport entre le texte et l’illustration, souvent surprenante, jamais simplement redondante, et cela invite à chercher, avant de tourner la page, quelle sera la formule de la page Ensemble, comme un jeu. A l’exception de deux pages, dont les « personnages » sont des fourmis et des fleurs, tous l’univers représenté est un univers enfantin. Un univers de plaisirs où l’on se cache sous une table, où l’on joue beaucoup, où l’on va à l’école, où l’on mange ! bref, où l’on vit. Une mention particulière pour la dernière illustration, qui associe le monde de la forêt, page de gauche, où humains et animaux vivent ensemble, et le monde du village, page de droite, un lieu plein d’animation, autour de son école.

Se dégage de cet album poétique une atmosphère de tendresse, de bienveillance qui fait du bien en ces temps troublés.

Merci Soleil

Merci Soleil
Delphine Chedru
Sarbacane (sarbabb), 2024

De l’astre à la cerise : leçon de choses pour les petits

Par Anne-Marie Mercier

« Voici la terre. La terre tourne autour du soleil. Le soleil porte le jour… »
On aura reconnu le fameux jeu, souvent utilisé en poésie, du « marabout bout de ficelle », ou de la comptine « trois petits chats, chapeau de paille »…, ou, plus doctement, de l’anadiplose ou concaténation. Autrement dit, de fil en aiguille, de la terre au soleil, du soleil au jour, on passe aux plantes, fleurs et fruits qui aboutissent à l’objet important : la confiture sur la tartine.
C’est une belle idée pour faire saisir aux tout petits comment les bonnes choses qu’ils peuvent mettre en bouche sont issues de la nature entière. On peut ajouter aussi les mains anonymes au-dessus du chaudron où bout la confiture !
Les illustrations aux couleurs franches, associant primaires et complémentaires, les formes simples et les phrases courtes, les sourires gourmands, le format carré et cartonné, tout cela est parfait, et bien adapté aux tout petits.

 

Ton cœur bat au rythme de la terre

Ton cœur bat au rythme de la terre
Claire Cantais
Editions Courtes et Longues 2024

Si par un jour d’été une voyageuse

Par Michel Driol

Quand la batterie de la tablette de la voyageuse de cet album est vide, elle s’endort. C’est alors qu’une créature bleue, aux longs cheveux rouges, l’entraine dans la nature, celle qu’on aperçoit de l’autre côté de la vitre du train. Cette créature féérique la conduit dans une rêverie où elle l’incite à écouter les  bruits de la terre, à regarder ses merveilles et sa fragilité. Suivant la rivière, elles arrivent à la mer. Arrivée en gare, la jeune femme sort du TGV, et court dans la nature, sous la lune.

Peu de texte dans cet album très poétique, mais d’abord de superbes images, souvent en double page à contempler, d’une facture à la fois simple (des aplats de couleurs et des papiers découpés) et élaborée. Des cadrages audacieux (la forêt vue en contre plongée, les arbres devenant comme les rayons d’un cercle céleste), les petites bêtes vues en plongée, aux pieds de l’héroïne, la vague si proche de celle d’Hokusai. Des couleurs  qui se complètent et s’opposent : corps bleu et cheveux rouges des personnages, verts variés de la nature, bleu profond de la mer, marron – couleur peau – du sable. Le tout prend parfois des aspects hypnotiques ou psychédéliques. Le personnage est tantôt vu en mouvement, et c’est comme une danse qui parcourt tout l’album – tantôt au repos, rêvant, pensant, contemplant. Deux attitudes qui contrastent et disent la jubilation d’être dans cette nature vivante, à écouter, à protéger.

Quant au texte, il est exclusivement consacré aux propos de la créature magique, qui se présente comme une initiatrice qui entraine, dès les premiers mots, la voyageuse dans un autre monde, de l’autre côté de la fenêtre du train. Ce passage dans un univers fantastique marque aussi le passage vers la réalité naturelle, celle qu’on peut percevoir, d’abord par l’oreille (et le texte multiplie les notations sonores), puis par la vue. Très court, le texte peut alors résonner avec les illustrations qui le portent, laissant le temps d’apprécier ses verbes (palpite, battre), ses adjectifs (merveilleux, fragile), ses noms (grondement, daim, coucou), sa comparaison (le sable tiède comme une peau) – tout ceci prépare la chute : le cœur de la terre bat au même rythme que le tien, façon d’assimiler la Terre à un être vivant avec lequel la voyageuse est en harmonie, en synchronie, loin de sa tablette et de sa batterie !

Un ouvrage proposant une expérience sensorielle qui nous entraine dans un voyage initiatique loin des chemins balisés des rails de chemin de fer, au sein d’un univers onirique, pour nous inciter à penser notre relation à la nature, à la terre, pour nous suggérer que nous ne faisons qu’un avec elle.

Nos Maisons

Nos Maisons
Elise Peyrache
Saltimbanque, 2024

Cabanes en séries

Par Anne-Marie Mercier

Encore des cabanes, c’est sans doute l’été qui veut cela. Mais cet album est original par le fait qu’il présente non pas la construction d’une cabane par un groupe d’enfants comme dans La Cabane sous le cerisier, mais celle de plusieurs cabanes : chacun la sienne. Le projet semble donc détourné vers moins de collectif mais plus d’inventivité, même si le collectif revient dans un deuxième temps.
Son autre originalité tient à la présence de découpes ouvrant des fenêtres, non seulement dans la première de couverture mais aussi à l’intérieur même de l’ouvrage : fenêtres, portes, visions entraperçues, trouées vers l’imaginaire. Une fois les cabanes construites, elles permettent d’élaborer de nombreux jeux. Les enfants se font indiens, navigateurs, explorateurs, organisent des fêtes communes. Les adultes semblent avoir disparu.
Le dessin délicatement tracé à l’encre est colorié à l’aquarelle de verts frais et d’ocres boisés. C’est charmant et l’on peut rêver de grandes cousinades où des enfants d’âges proches collaboreraient en belle entente, laissant chacun développer son propre imaginaire et ses envies, en toute liberté.

Qui veut jouer dehors ?

Qui veut jouer dehors ?
Valerie Dupuy – Virginie Blondeau
Utopique 2024

Par tous les temps

Par Michel Driol

Barnabé le hérisson cherche un ami pour jouer dehors alors que les nuages sont bien gris. Mais Léon le papillon préfère le grand soleil, Hector l’escargot la pluie… et ainsi de suite. Ce n’est le bon temps pour aucun de ses amis jusqu’à ce que l’arc en ciel les mette tous d’accord pour jouer ensemble.

Cet album, cartonné, s’adresse aux plus petits à travers une histoire en randonnée qui permet d’évoquer la question de la diversité. La structure est simple : page de gauche, le hérisson parle, page de droite on a la réaction ou la réponse de l’autre animal. Des animaux humanisés par les vêtements, mais qui conservent leur aspect, tenue, position naturels. Le texte est conçu pour s’adresser aux plus jeunes, et les illustrations, vives, colorées, montrent des personnages souriants, sympathiques, tout en restant parfaitement lisibles par les plus jeunes.  Cette histoire d’animaux montre les différences de gouts, d’habitudes, de modes de vie, mais met aussi l’accent sur ce qui réunit, à travers le beau symbole de l’arc-en-ciel, réunion de toutes les couleurs, symbole du beau temps revenu.

L’album permet aussi d’aborder le premier vocabulaire de la météo, froid, chaud, vent, neige, nuages. pluie, des noms contextualisés par les illustrations. Il donne aussi des clefs pour signer ces mots, à la fois sur chaque page où on les voit réalisés par un enfant, et à travers un lien permettant d’accéder à des tutoriels en vidéo. Il s’agit de donner des outils pour approcher la communication gestuelle, inspirée de la langue des signes française, façon de communiquer avec les bébés avant l’acquisition du langage oral.

Un album destiné aux plus jeunes, qui vise un double objectif : montrer qu’il n’est pas forcément simple de trouver un ami pour jouer avec lui, développer le vocabulaire lié à la météo et apprendre à le signer.

 

Rosie Pink et le paradis des mauvaises herbes

Rosie Pink et le paradis des mauvaises herbes
Didier Levy – Lisa Zordan
Sarbacance 2024

Papa, allons voir si la rose…

Par Michel Driol

Horace Pink fait pousser les plus magnifiques roses du monde, avec un soin maniaque, arrachant sans pitié les mauvaises herbes. Sa fille Rosie, elle, se prend de pitié pour ces mauvaises herbes, les recueille, les fait pousser dans un coin du jardin, attribué par son père, derrière le manoir, bien sûr ! Parmi les plantes qui poussent éclot une rose, bien plus belle que celles de son père.

Deux personnages qui s’opposent dans cet album, deux visions du monde et de la nature. D’un côté le père, toujours impeccable, soignant son jardin, alignant les roses, voulant ordonner et maitriser la nature, dans ses moindres aspects, jardinier expérimenté dont le texte souligne avec précision les moindres gestes. De l’autre sa fille, peinée de voir ainsi sacrifiées des plantes moins jolies peut-être que les autres dont le texte souligne la douceur et la tendresse, sa façon de faire pousser ses plantes parmi ses peluches. Rigidité du père, que l’illustratrice montre toujours tiré à quatre épingles, parfaitement coiffé, candeur et innocence de la fillette, aux yeux grand ouverts sur le monde, presque toujours montrée en action. La fin de l’album montre la transformation progressive du père, absorbé désormais par la contemplation de cette rose qu’il n’a pas fait pousser. Transformation dans son apparence :  décoiffé, mal habillé. Transformation dans ses rituels : on le voit assis dans un vieux fauteuil de jardin, en plein hiver. Transformation enfin dans sa conception de la roseraie, qu’il veut désormais libre et folle.

C’est bien de diversité et d’imperfection que parle cet album. L’enfance est là, qui accueille le monde à bras ouverts, avec tendresse, dans sa variété, sans idées préconçues. SI la rose est, dans nos civilisations, depuis longtemps, une sorte de reine des fleurs, il n’en va pas de même pour l’enfant qui voit la vie dans tout le monde végétal, et donc veut lui assurer le droit à exister. L’album prend parti : ce n’est pas en régissant la nature, en la soumettant qu’elle s’exprime le mieux, C’est en la laissant libre qu’elle fait éclore la plus belle des fleurs. Leçon de tolérance, d’ouverture, de sagesse, de respect du vivant.

Le texte nous transporte dans un univers où les enfants vouvoient leurs parents, comme pour marquer la distance entre les deux conceptions du monde et de la nature. Les illustrations, quant à elles, très colorées, très réalistes, semblent intemporelles. Si le père porte des lunettes sans branches, et un pull jacquard, la fillette, avec sa jupette à carreaux, semble une petite fille modèle des années 60. Les illustrations invitent à contempler les fleurs, les roses multicolores du père, alignées, toutes semblables, à la couleur près, aux pétales quelque peu anguleux, la rose très douce et ronde de la fillette, et les multiples mauvaises herbes d’une grande variété. Elles disent aussi la beauté de la nature, des oiseaux, des insectes, qu’elles montrent en faisant varier les échelles de plan les points de vue, les angles.

Un album sur les relations père fille, qui montre la magie de l’enfance, capable de transformer les hommes et de faire naitre la vie tout en invitant à respecter la nature.

Bertha et moi

Bertha et moi
Beatrice Alemagna
L’école des loisirs, 2024

De moi à moi

Par Anne-Marie Mercier

La narratrice, une petite fille, a fait une chute dans la rue. Elle se relève avec une vilaine plaie au genou qui la dégoute (un « film d’horreur », « un hamburger, mais pas mangeable »). La croûte change de couleur et d’aspect, mais ne tombe pas. Elle l’accompagne partout, y compris à la campagne chez ses grands-parents.
Bertha, c’est elle, c’est la croûte : la fillette lui a donné ce nom. Dès qu’elle a un nom, la croûte prend la parole, d’abord pour protester contre ce vilain nom, un nom de « mémère », dit-elle ; elle aurait référé Bella ou Perline… La fillette qui s’ennuie à la campagne s’en fait une confidente, elle lui confie ses secrets, son désir d’avoir un chien, jusqu’au jour où la croûte (pardon, Bertha) tombe. La fillette l’enterre au milieu des coquelicots. Elle se demande parfois où sont « les choses qui s’en vont ».
Ce thème avait déjà été en partie traité dans l’album qui porte ce titre. Beatrice Alemagna creuse ici le sujet en l’étalant dans la durée, en faisant même de la durée l’un des sujets. La question du temps, du souvenir, de ce qui reste est suggérée, mais rien ne pèse. Quand, à la fin, la fillette annonce qu’elle a enfin un chien et qu’il s’appelle Perline, on voit combien son besoin d’avoir quelqu’un à qui se confier a duré. Bertha était sans doute une étape nécessaire.
Les images sont comme toujours superbes. Les pastels gras rendent éclatante la rousseur de l’enfant, celle de la croûte, des coquelicots, du chien Perline… et les verts de la campagne. Les scènes chez les grands parents ont aussi une grande et belle présence.

 

 

Les Choses qui s’en vont

Quelque part sous les étoiles

Quelque part sous les étoiles
Ramona Bădescu, Amélie Jackowski
la Partie, 2023

Bonjour la vie

Par Anne-Marie Mercier

Ce petit album célèbre la beauté du monde et tout simplement la vie en se plaçant à la hauteur d’un vermisseau, l’une des plus petites créatures observables par un enfant : le vermisseau nait « quelque part sous les étoiles » et découvre successivement le blanc mousseux des nuages, le bleu du ciel, le vert de l’herbe, le jaune des pissenlits , le mouvement du vent… avant de découvrir que des yeux le regardent, ceux d’autres créatures qui pourraient être ses parents.
Il essaie de faire quelques mouvements mais a du mal à commander à son corps tout neuf. Sa vue accommode de mieux en mieux: les images deviennent plus nettes, isolent des formes.
Il commence à se faire des idées sur la vie : douce (comme un nuage), dansante (comme les herbes et les arbres dans le vent), simple et compliquée à la fois, ensoleillée, lente et rapide à la fois, ensoleillée…
Les images font se succéder pages à fond blanc, à fond vert, ou bleu, ou jaune, sur lesquelles se détachent les nouvelles choses perçues ou le vermisseau lui-même, bien mignon et souriant, dans sa robe rayée qui lui donne une allure d’enfant emmailloté. C’est frais et beau, simple et compliqué, rapide et lent, doux… et beau.
Feuilleter sur le site de l’éditeur.

Ramona Bādescu est par ailleurs l’auteure de la série des Pomelo, mais aussi de Au début (Les Grandes personnes), Il faudra (La Partie), Ce que je peux porter (Albin Michel), autant dire d’albums de genres très variés qui insistent sur l’attention à la vie et invitent à la réflexion.