Éditions La cabane bleue

Editions La cabane bleue

Écologie en paroles, en images et en actes

Par Anne-Marie Mercier

« La cabane bleue publie des livres pour sensibiliser les enfants à la protection de la planète, dans une démarche 100 % écoresponsable ».
Elle a été co-fondée par Sarah Hamon (qui a travaillé chez Fleurus et Mango Jeunesse) et par Angéla Léry (qui « a exercé (presque) tous les métiers de la chaîne du livre, pour finalement co-fonder La cabane bleue et y insuffler ses convictions écologiques. Elle travaille également pour Gulf Stream Éditeur »).
Les documentaires et « docu-fictions » parlent d’écologie, mais aussi d’ouverture au monde, aux cultures et à la nature, de la flore et de la faune, qui sont autant objets de découvertes et d’émerveillement que de soins.

Charles et moi
Emmanuelle Grundmann, Giulia Vetri
La cabane bleue (« Mon humain et moi » ), 2019

« Charles », c’est Charles Darwin. « Moi », c’est la narratrice, une jolie petite pieuvre qu’il a trouvée au Cap vert et ramenée en Europe. D’après l’histoire, il l’appelle Aglaé ; elle évolue dans un bocal sur son bureau et l’observe en train de réfléchir, de dessiner et d’écrire (elle lui donne un peu de son encre, sympa, la pieuvre !); elle raconte la vie du savant navigateur. Le moment de sa découverte qui l’amènera à la rédaction de l’origine des espèces est un des temps forts du récit. Il se clôt sur une évocation poétique de voyages, de notoriété et de longue amitié.. enfin, dans un bocal.
Tout cela est joliment écrit, esquissé et peint, dans une maquette aérée qui laisse respirer textes et images. L’évocation de l’histoire à travers le point de vue d’un animal est aussi une belle idée, déclinée déjà dans trois volumes de la collection « Mon humain et moi » : Mozart vu par un étourneau, Joséphine Baker vue par son guépard… Ils sont tous écrits par Emmanuelle Grundmann, avec différentes illustratrices, choisies pour leurs styles très différents et bien adaptés à chaque univers.
Fabriqué en France, éco-conçu, équitable… l’album a toutes les qualités pour être en adéquation avec le projet des éditrices ; et en plus il a été publié grâce à une campagne de financement participatif. Décidément, La Cabane bleue propose de nombreux éléments pour une nouvelle conception de la « petite édition ».

L’Abeille
Benoit Broyart, Suzy Vergez
La cabane bleue («Suis du doigt » ), 2019

La ruche, la reine, les faux-bourdons, les ouvrières… on accompagne chacun en suivant l’une des lignes de pointillés sur le fond blanc de la page, tachetée des petits coprs jaunes des mini héros et surtout héroïnes. La pollinisation, le langage dansé, les différentes espèces d’abeilles dites « sauvages » ne produisant pas de miel… mais aussi les maladies apportées par des espèces étrangères invasives, les insecticides tueurs, les différents types de ruches…, sous une allure simple et joueuse, c’est une vraie mini encyclopédie qui invite à poursuivre l’enquête une fois l’hiver arrivé et le livre fini, et même à agir, avec la référence à des associations, comme « Un toit pour les abeilles » qui propose de parrainer une ruche : le livre fermé, l’aventure continue !
Dans la même collection, on trouve l’ours polaire, la tortue de mer, le hérisson, l’éléphant, le loup, la chauve-souris, et… les plantes.

La Photo ou pourquoi il faut parfois désobéir

La Photo ou pourquoi il faut parfois désobéir
Innosanto Nagara
La partie 2022

Désobéissances civiles

Par Michel Driol

La photo, c’est celle d’un couple de jeunes mariés qui s’embrassent devant des policiers casqués et armés. Mais, avant de raconter l’histoire de cette photo, le narrateur – le marié – explique ce qu’est la désobéissance civile à partir de plusieurs exemples. Celui de Claudette Colvin qui, avant Rosa Parks, a refusé de s’asseoir au fond d’un bus. La lutte des Indiens contre l’Empire britannique, celle des U’was contre les compagnies pétrolières, des ouvriers agricoles d’Immokalee (Floride) contre les restaurants, l’action de Bree Newsomme décrochant le drapeau confédéré aux Etats Unis. Et enfin celle de ce jeune couple qui, au cœur de la guerre froide, s’est battu contre les armes nucléaires, et a manifesté avec ses amis le jour de leur mariage

Prenant la forme d’un discours adressé au lecteur, l’album explique, à partir d’exemples simples, des concepts tels qu’activistes, désobéissance civile, blocus, boycott, sit-in, occupation, grève, ou action directe. Le discours passe par des interpellations directes au lecteur, comme une façon de le concerner, de le forcer à s’interroger sur ses convictions, ses opinions. Les exemples sont choisis dans des domaines variés, depuis la ségrégation raciale aux Etats Unis jusqu’à la lutte pour l’indépendance ou la reconnaissance de la valeur du travail, choisis sur une période récente (la deuxième moitié du XXème siècle pour l’essentiel). Ils évoquent différentes formes d’actions que peut prendre la désobéissance civile, sans la théoriser, mais en montrant en quoi, chaque fois, il s’agit de lutter contre un ordre établi qui est ressenti comme injuste. On reprochera peut-être un aspect un peu didactique à cet ouvrage très documenté, qui s’adresse plus à la réflexion qu’à l’émotion, mais qui constitue une initiation rare et utile à tout ce pan de notre histoire collective et aux victoires obtenues par ces types d’actions en décrivant leurs méthodes de façon compréhensible par un enfant.

L’ouvrage pose aussi, de façon plus humoristique, la question de ce qui justifie la désobéissance civile. Ainsi, se cacher sous son lit pour ne pas aller au bain, est-ce un sit-in ? Refuser de manger son repas, est-ce du boycott ? La réponse de l’auteur est intéressante dans sa formulation : Peut-être (ou peut-être pas). C’est dire qu’il n’y a pas une vérité, mais des situations qui peuvent être différentes, et c’est aussi refuser de donner une interprétation, mais laisser chacun libre de réfléchir par lui-même à ce qui vaut la peine qu’on se batte pour (ou contre) et aux formes d’action à privilégier. Car la désobéissance civile va de pair avec une certaine forme de démocratie et surtout avec la force du collectif. Chaque récit montre en quoi c’est tout un groupe qui s’est mobilisé pour une cause, et non des individus isolés. C’est cette dimension collective qui est reprise dans l’épilogue.

L’illustration est particulièrement expressive et pleine d’énergie, à base de papiers découpés recouverts de peinture souvent striée, dans des dominantes jaune, orange, rouge : des couleurs chaudes. Les cadrages mettent en évidence des regards, des slogans, des groupes, ou des oppositions entre forces de l’ordre et activistes, à l’image de la photo initiale.

Une réflexion claire sur la désobéissance civile, par un auteur engagé dans les luttes pour l’activisme politique, les droits civiques, la justice sociale, environnementale, les droits LGBTQIA+, trop peu connu en France.

À bicyclette

À bicyclette
Dominique Ehrard
(Les Grandes Personnes), 2022

En selle, Marcel.le !

Par Anne-Marie Mercier

Ce très joli livre pop-up créé par l’auteur d’Esprit es-tu là ?, tout en proposant des découpes raffinées dans de beaux décors stylisés, nous livre toute l’histoire (ou presque) de la bicyclette : du temps de son invention, de la draisienne au grand bi, de la petite reine au VTT, toutes ses formes et tous ses usages, avec des noms, des dates, et des explications qui sont parfois des hypothèses mais répondent à des questions qu’on oubliait de se poser à force de familiarité : pourquoi « petite reine »? , pourquoi un maillot jaune, etc.
Feuilleter sur le site de l’éditeur.

 

Oiseaux à reconnaitre

Oiseaux à reconnaitre
Emmanuelle Kecir-Lepetit, Léa Maupetit
Gallimard jeunesse, 2022

Pour célébrer le printemps

Par Anne-Marie Mercier

Rouge-gorge, mésange, pigeon, canard, mais aussi huitrier, bergeronnette, alouette, épervier, chouette hulotte… les oiseaux des jardins, des bois, des champs ou de l’eau les plus courants sont ici présentés.
Chacun a une double page : une brève présentation évoque comment il se signale, le chant ou le bruit qu’on entend en se promenant, sa manière de se cacher, les lieux qu’il fréquente… C’est une belle idée que de partir de l’observateur promeneur. De courts paragraphes évoquent certains détails de son comportement, son nid, sa parade amoureuse, son caractère de timide ou de bagarreur….
Un dessin le montre en action tandis qu’en face, à droite il est représenté en pleine page ; on le voit statique, prenant la pose ; de courtes légendes s’inscrivent sur le fond coloré, donnant encore quelques détails supplémentaires.

Voilà un album documentaire très accessible, coloré et très joli ; les illustrations de Léa Maupetit attirent l’œil et son format allongé lui donne une allure de carnet d’observation.
Le même duo a réalisé dans la même collection un volume sur les arbre et un autres sur les fleurs

 

Faire la paix

Faire la paix
Philippe Godard illustrations de Barroux
Saltimbanque 2022

La paix n’est pas une utopie…

Par Michel Driol

En ce jour, triste anniversaire de l’invasion par la Russie de l’Ukraine, n’hésitons pas à lire et faire lire cet ouvrage particulièrement documenté de Philippe Godard, paru il y a déjà un an, bien avant le début de ce conflit. Faire la paix, un texte engagé, superbement mis en image par Barroux fait la liste de tous les domaines où les efforts sont nécessaires pour la construire durablement. Parcourir le sommaire est éclairant pour mieux comprendre la démarche suivie par cet ouvrage, qui se veut une véritable encyclopédie. Faire la justice pour faire la paix, faire la paix  avec les différences, faire la paix entre les religions, faire la paix avec l’ennemi, faire la paix en refusant la violence, faire la paix avec sa conscience, faire la paix avec le vivant.

C’est un essai qui ne tombe pas dans le simplisme, ou les simplifications abusives ou idéologiques. Il ne cherche pas non plus à manipuler les lecteurs, mais leur ouvre des espaces de réflexion à partir de détails concrets, de faits historiques ou de leur vécu. Le livre est écrit dans une langue accessible à tous, autour de paragraphes relativement concis, consacrés à un sujet bien précis, et vise à permettre la construction d’un monde plus harmonieux où chacun pourrait vivre en paix avec lui-même, avec les autres, avec le vivant. Il ne cherche pas à éluder certains points (celui de la religion, celui des communautés, celui du nombre d’armes en circulation), mais il les explicite, les remet à leur juste place dans un ensemble bien ordonné. Quelques figures historiques sont convoquées, de Martin Luther King à Jean Giono ou Greta Thunberg, en passant par d’autres moins connues comme Sébastien Castellion, voire des anonymes de l’âge des lecteurs, dont on n’aura que les prénoms. Façon de dire que ces réflexions, ces actions, ces engagements sont à la portée de toutes et de tous, et que chacun peut concrètement apporter sa pierre à la construction de la paix.

On saluera l’originalité – et la nécessité – de l’ouvrage à l’heure où de nombreux textes de littérature jeunesse évoquent les conflits, les guerres : il s’agit de montrer aux adolescents qu’on peut se battre pour quelque chose et non contre, que la paix est l’affaire de toutes et de tous, et qu’elle est en relation avec de nombreuses valeurs à défendre.

Signalons enfin que cet ouvrage est parrainé par Amnesty International qui le qualifie de « puissant plaidoyer pour une monde de paix et de justice, un monde où les droits de chacune et de chacun soient respectés.« 

Le Lion aux yeux d’or

Le Lion aux yeux d’or
Géraldine Elschner, Anaïs Brunet
avec la voix de Michel Vuillermoz et la musique de Beethoven
L’élan vert, 2022

Bonheur, musique et peinture

Par Anne-Marie Mercier

L’album nous invite chez la marraine de Léonie, Rosa. Elle vit dans un château avec de nombreux animaux, et parmi eux un lion : est-on dans une aventure du type de Narnia ? Pas du tout, c’est presque un album documentaire. Cette marraine un peu fée est Rosa Bonheur, peintre peu connue jusqu’à la grande exposition qui lui a été consacrée à Paris, au musée d’Orsay, en 2022. À la fin de l’album, quelques paragraphes donnent des informations sur sa vie et expliquent la part de vérité (forte) de ce qu’on peut voir dans l’album.
Un orage met un peu de mouvement dans cette découverte un peu tranquille. C’est aussi l’occasion de placer la Pastorale de Beethoven : en effet l’album est un livre musical : un QR code donne accès au son, avec le texte lu d’une belle voix claire par Michel Vuillermoz et des extraits de compositions de Beethoven.

Les images d’Anaïs Brunet, des gouaches à fond perdu, sont belles et nous font effectivement visiter le parc et le château. Le portrait du lion (qui se trouve au Prado) ouvre la partie documentaire et donne une bonne idée de l’art du peintre dont les compositions figurent de façon stylisée dans le décor. Voilà une très jolie façon de faire du documentaire.

Nick et Véra

Nick et Véra
Peter Sís
Traduit (anglais, USA), par Christian Demilly
Grasset jeunesse, 2022

Celui qui a « fait ce qu’il fallait faire » :  héros ordinaire ?

Par Anne-Marie Mercier

Comme toujours chez Peter Sís, la beauté des images accompagne sans lourdeur un propos intéressant et grave : ici il s’agit d’une histoire peu connue, celle d’un héros resté longtemps dans l’ombre : on découvre l’enfance heureuse de Nicky (Nicholas Winton), jeune homme insouciant, sportif et passionné d’escrime. Adulte, devenu banquier, un voyage à Prague, en 1938, lui fait comprendre une partie de l’étendue de la catastrophe à venir et la menace que fait peser l’Allemagne hitlérienne sur les juifs de la ville : il décide d’aider une organisation qui se charge de mettre des enfants à l’abri en les envoyant dans d’autres pays européens. Il s’agit de prendre leur nom, une photo, et de trouver pour eux une famille d’accueil (pour lui ce sera en Angleterre, où il vit), des papiers, un billet de train… Six-cent-soixante-neuf enfants sont ainsi sauvés. Les cent cinquante qui n’ont pas pu prendre le dernier train, bloqué par la déclaration de guerre, sont tous morts, à l’exception de deux. Véra fait partie des enfants pris en charge par le premier convoi organisé par Nicky.
Suit la vie de Nick, soldat pendant la guerre, puis menant une vie discrète dans les années qui suivent, ne disant rien de cet épisode, jusqu’au jour où la télévision britannique organise une rencontre surprise avec des membres du groupe de ces enfants rescapés. On voit une également partie de la vie de Véra, des bribes de ce qu’elle-même raconte dans le récit de son enfance qu’elle a fait publier en 1989.
On ne peut pas raconter des images, surtout celles de Sis : labyrinthes, nuages, lignes de fuite, ciels gris chargés d’avions gris, traits parfois enfantins proches du grotesque pour masquer l’horreur, couleurs suaves ou ternes, chaque double page est un poème : enfances perdues, pays dévastés, espoirs, retrouvailles, modestie, tout y est.

Une Toute Petite Goutte de pluie

Une Toute Petite Goutte de pluie
Galia Tapiero, Marion Brand
Kilowatt, 2022

Canicule : retour à l’essentiel

Par Anne-Marie Mercier

Une toute petite goutte qui devient grande et essentielle est l’héroïne anonyme d’un petit livre tout simple qui soulève une question elle aussi essentielle (encore plus cruciale en temps de sécheresse) : d’où vient la pluie ?
Il s’ajoute à de nombreux ouvrages sur la question (notamment le fameux Perlette, goutte d’eau de Marie Colmont illustré par Gerda Muller (réédité chez le Père Castor en 2018) sans être redondant : la simplicité de ce livre qui s’affirme sans simplifier le propos le sert. Ici, pas de fictionnalisation (comme dans Perlette) qui pourrait gêner le propos scientifique. Mais une belle ouverture sur l’espace entier, montrant que tout le globe est impliqué dans le processus : glaces, océans, lacs, cours d’eau, tous, représentés chacun dans une double page sobre au dessin réduit encore à l’essentiel. Les pages sont  colorées de bleus et de jaune (pour l’eau et le soleil), tandis que les zones laissées en blanc laissent voir la pureté géométrique du trait : arrondi des collines, verticalité des rayons du soleil, etc.
Évaporation, condensation, formation de nuages, pluie et bienfaits de la pluie pour les cultures, les animaux… Tout est dit en mots simples pour ramener finalement au vécu des enfant : on les voit en dernière page, chaussés de bottes, jouer dans les flaques (on en rêve!)

Voir sur le site de Marion Brand, qui a également illustré Un tout petit grain de sable, chez le même éditeur.

éditions Kilowatt

La Grande Escapade

La Grande Escapade
Clémentine Sourdais
Seuil jeunesse, 2021

Là-haut sur la montagne…

Par Anne-Marie Mercier

« Livre randonnée », ce livre à découpes mérite bien son nom : nous suivons l’itinéraire d’une jeune fille, Brume, partie au matin en laissant un mot sur a table « pour dire qu’elle reviendra » : on traverse la forêt, les champs de fleurs, l’alpage, on découvre les sommets, à la fois proches et lointains, et puis on redescend, le cœur plus léger qu’à la montée : Brume s’est disputée la veille avec sa mère, et toutes deux ont fait la même chose, chacune de leur côté.

Une journée seule, à côtoyer les animaux, les plantes, à manger des myrtilles et rêver, et tout s’arrange. Pour le lecteur aussi cette promenade pleine de fraicheur est un parfait dépaysement. Les rabats, nombreux, lui font découvrir la faune et la flore, ouvrent les perspectives, déploient les nuances en pages composées en camaïeux. C’est une belle promenade, pleine de surprises.
C’est aussi une petite encyclopédie sur la montagne : on trouve en fin d’album quatre doubles pages qui reprennent en les nommant les animaux et plantes rencontrés dans l’album. Certains sont accompagnés d’un court texte explicatif.

 

Les Pieds dans la terre

Les Pieds dans la terre
Claire Lecoeuvre – Illustrations d’Arnaud Tételin
Les Editions des éléphants 2022

Cinq histoires de paysans

Par Michel Driol

Dans ce documentaire, ce sont cinq fermes, cinq familles de paysans, que l’on suit sur 3 générations. A chaque fois, cela commence par une carte, montrant l’évolution du parcellaire agricole, de la ferme et de son environnement,  la disparition des haies, l’urbanisation, le remembrement… sur 70 ans. Puis l’on a les portraits des membres des trois générations qui ont fait la ferme, et l’on découvre alors comment elle fonctionnait dans les années 40-50,70-80, 2000 et 2020, à partir des propos d’un des membres de la famille.  Pour les cinq fermes, situées dans cinq régions différentes, une constante : on passe d’une agriculture traditionnelle à une agriculture biologique aujourd’hui.

Un peu à la manière de Depardon, voilà un documentaire passionnant sur l’évolution de l’agriculture au travers de cinq histoires, qui donnent la parole à ces paysans qui expliquent comment ils souhaitent vivre dignement de leur travail, protéger l’environnement et proposer des produits de qualité. Les textes font alterner les souvenirs, les témoignages de ces acteurs avec leurs biographies, ainsi que des commentaires qui mettent l’accent sur tel ou tel aspect du travail de la terre ou de l’élevage. Les illustrations, souvent en pleine page, montrent avec réalisme les lieux, souvent en plongée, façon de prendre de la hauteur, ou les gens au travail.

Un album qui est tout à la fois un témoignage précieux quant à l’évolution de notre agriculture, et un plaidoyer pour une autre façon de cultiver la terre et de se nourrir.