Quand la révolte gronde
Anne Lecap
Flammarion Jeunesse, 2011
Et vive la Sociale !
par Maryse Vuillermet
Anne Lecap nous fait revivre le printemps 36 à travers les yeux d’Emilie, jeune Ardéchoise venue travailler dans les grandes usines du Teil. Emilie y découvre le travail harassant des ateliers d’emballage, la camaraderie, la vulgarité et la brutalité des chefs d’ateliers et des patrons. Elle vit l’espoir formidable soulevé par les accords de Matignon, qui instaurent deux semaines de congé payé par an et la semaine de 48 heures. Elle participe à la grève de son usine pour les faire appliquer.
Le personnage d’Emilie devient vite attachant car elle est combattive, son père lui a enseigné la boxe et tout en étant jeune et effrayée, elle affronte ses peurs. Une intrigue liée à son oncle disparu à la guerre de 14 et réapparu sous les traits d’un homme de main de l’extrême droite et une tentative de meurtre durcissent et complexifient le tableau un peu idyllique de la classe ouvrière.
J’ai trouvé le début un peu manichéen mais je me suis vite laissée prendre au charme et au naturel du récit. L’immense espoir de progrès, la liberté de ces premiers congés payés nous touchent. Et je pense que c’est une façon vivante et incarnée de rappeler aux jeunes ce passé si proche mais dont la dureté parait si lointaine.