La Colère de Banshee

La Colère de Banshee
Jean-François Chabas, David Sala
Casterman (2010), 2024

Colère noire en or

Par Anne-Marie Mercier

S’il faut absolument se faire peur avec la progression de la nuit, marquée par l’étape de Halloween, avant le solstice d’hiver (Noël, donc), autant le faire en beauté. Loin des récits stéréotypés de sorcières noires, c’est un conte doré que propose David Sala. Ses images montrent une banshee (sorcière irlandaise) à la chevelure d’or et à la robe lumineuse comme un soleil. Cela ne la rend pas aimable pour autant ; elle promène sa colère dans un petit bois (merveilleux bouleaux sur fond d’aurore rose) sur la grève (pauvres rochers qui subissent sa rage), elle déchaine l’océan et le vent (pauvres oiseaux, malheureux poissons), elle hurle enfin, d’un « hurlement si incroyable qu’il se rit du vent et des vagues, qu’il file au-dessus des flots, comme une flèche stridente ». Le monde va exploser. Jean-François Chabas sait convoquer la démesure, il l’a explorée dans ses romans où il faisait vire des sorcières irlandaises (Les filles de Cuchulain, Les sorcières de Skelleftestad), et avec David Sala, Le Coffre enchanté qui s’inspirait déjà de Klimt, Féroce
Comme c’est un album, et qu’il est destiné à de plus jeunes lecteurs, qu’il faut rassurer et à qui il faut dire que toute colère peut et même doit être calmée, on découvre enfin que la banshee est juste une petite fille qui a perdu sa poupée. Sa mère arrive, elle a trouvé la raison du désespoir de sa fille (sa poupée perdue), elle répare le mal, aussi bien celui de son enfant que celui qu’elle a infligé au monde. Tout se calme, dans une lumière d’or, avec un constat tellement simple qu’il surprend : « je trouve que tu exagères un peu. Tu n’as pas très bon caractère… ». Le conte mythique se replie en petite leçon aimante, l’or et la lumière envahissent encore une fois la page. C’est superbe.

Le Livre Jaloux

Le Livre Jaloux
Ramadier et Bourgeau
L’école des loisirs, 2024

Le livre en thérapie

Par Anne-Marie Mercier

Après Le Livre qui a bobo et Le Livre coquin, voici un nouvel opus du duo Ramadier et Bourgeau, qui explore sentiments et émotions à travers un personnage récurrent et étonnant : le livre lui-même. Le lecteur se doit d’être actif et il lui faut aider le livre à surmonter sa difficulté. Pour commencer, on explore le sentiment à travers le symptômes puis le diagnostic. Ici, la jalousie se voit à travers la bouderie. La petite souris interlocutrice devine l’origine de la contrariété : elle a un petit livre dans la main et celui-ci est, d’après le livre, « petit, mignon, tout le monde a envie de le câliner. » On devine qu’il s’agit ici de proposer un miroir à un enfant qui sans doute vient d’avoir un petit frère ou une petite sœur. Le lecteur, cet enfant, va devoir traiter ce livre tout en se soignant lui-même, bel emboitement de soins : il faut le rassurer, le faire rire, et lui donner envie d’aller à la rencontre de ce petit autrui.

 

 

Mon grand-père, ce robot

Mon Grand-Père, ce robot
Sabine Revillet
Éditions Théâtrales, jeunesse, 2022

Vive la (vraie) vie !

Par Anne-Marie Mercier

Que devient-on quand on est mort ? Comment faire revivre ceux qui ne sont plus? Quand Jacques, le grand-père d’Angie (9 ans) et de Jérémie (12 ans) meurt, ceux-ci hésitent entre espoir (Angie) et scepticisme (Jérémie). Angie veut croire en la réincarnation ; elle guette celle de son merveilleux grand-père : ce sera ce chat apparu le lendemain. Jérémy passe les croyances de sa sœur au crible du raisonnement et de l’expérience, ce qui produit des instants comiques.
Quant à leur mère, elle refuse d’accepter la mort de son père et décide d’acheter un robot qui l’imitera au mieux – tout en étant capable d’accomplir certaines tâches ménagères, autres instants comiques. Il faudra bien des grincements, quelques déraillements robotiques et déconvenues pour que chacun accepte le fait qu’une machine ne peut pas remplacer un être humain. Pourtant, ce robot-là est parfois vertigineusement humain, en particulier lorsqu’il s’interroge sur la notion d’attachement…
Entretemps, le fantôme de Jacques sera intervenu pour ramener sa famille sur la bonne voie et leur transmettre un dernier message… grâce au robot – fantômes et robots seraient complémentaires.
Cette réflexion sur l’humain et l’artificiel et sur le rôle des émotions s’inscrit dans ce qui commence à devenir une veine narrative de plus en plus courante en littérature générale et en cultures populaires : depuis les ouvrages d’Asimov, les robots ne cessent de nous faire poser des question sur notre humanité. Dans  Klara et le soleil, de Kazuo Ishiguro (prix Nobel de littérature) et la série Real humans  (en suédois Äkta Människor) de Lars Lundström, le robot nous tend un miroir redoutablement émouvant et inquiétant. Avec des scènes rapides et des dialogues enlevés, des temps de drôlerie et de chagrin entremêlés, cette pièce évoque le deuil tout en soulevant des questions contemporaines.

Voir le dossier de mise en scène par le théâtre des Lucioles.
Voir le carnet artistique et pédagogique proposé par les éditions théâtrales (classes de 6e).

Couleur Colère

Couleur Colère
Emmanuel Trédez, Amandine Piu
Flammarion, Père Castor, 2023

Explosions

Par Anne-Marie Mercier

La colère est rouge, c’est bien connu ou du moins c’est ce que l’on trouve très habituellement dans les albums (voir Le Livre en colère, Nina en colère, Rouge de colère, etc.)  qui évoquent cette émotion (et même en BD (par exemple dans la série « Largo Winch » (t. 18, Colère rouge, 2012).
On voit aussi apparaitre dans cet album (paru la première fois en 2018) certains traits que l’on retrouve dans Grosse Colère (L’école des loisirs, 2000) de Mireille d’Allancé,  montrant la colère comme un monstre qui sort de l’enfant et sème la destruction dans sa chambre, sans épargner ses jouets préférés. L’originalité de Rouge Colère tient en partie au fait que l’enfant est une fille, chose assez rare dans ce domaine, la colère ayant été le plus souvent représentée sous des traits masculins (quand la tristesse était conjuguée au féminin… voir dans La Nouvelle Robe de Bill (Bill’s new Frock, 1989, L’école des loisirs (neuf), 1997)).
La liste des effets (rougeur, traits déformés, étouffement) et des bruits (cris, hurlements, mots durs) déclinent les temps de colère et ses effets sur le corps, les objets et l’entourage. La référence aux animaux allège un peu le propos en créant des effets comiques qui revitalisent des comparaisons usées grâce aux images (le caractère de cochon, par exemple). Si les illustrations montrant la petite fille sont remarquablement dynamiques, celles qui représentent les parents, en arrière-plan, sont au contraire statiques : Ils apparaissent désemparés et incapables de faire quoi que ce soit.
La chute montre une enfant honteuse et repentante. Le rouge passe au bleu, retour au calme, jusqu’à la prochaine fois (verte). Il n’y a pas de solution proposée, mais c’est une description dans laquelle certains et certaines se reconnaitront.
Le thème des émotions est bien rebattu, souvent sans grande originalité depuis quelques années, notamment depuis la parution du livre animé d’Anna Llenas, La Couleur des émotions (Glénat, 2014), et de son entrée dans les écoles maternelles qui en ont fait un ouvrage repère et l’ont exploité jusqu’à la corde. L’éditeur a suivi et l’on a vu se succéder album, cahier de coloriage, peluches…, les produit dérivés et ouvrages annexes se sont multipliés.
Signalons la parution chez Amaterra, de l’original  Rue de la peur, par la même illustratrice, Amandine Piu, avec un scénario de Gilles Baum, chroniqué sur lietje par Michel Driol. Le même duo avait réalisé Tout noir, (encore une chronique de Michel Driol sur Lietje). Et, on peut revoir sur la colère Le Jour où Vicky Dillon Billon n’a pas bu son bol de lait de Véronique Seydouxet Hélène Georges (Rouergue, 2022) ou l’Abécédaire de la colère d’Emmanuelle Houdart (Thierry Magnier, 2008).

 

 

Méditer avec les Zamizen. Apprendre les émotions en s’amusant, vol. 1

Méditer avec les Zamizen. Apprendre les émotions en s’amusant, vol. 1
Marc Singer, Stéphane Mallard, Agathe Singer (ill.), Iris Singer et Robbie Marshall (chant), etc.
Voltaire et les Zamizen, Maison Eliza, 2021

Méditer en chantant

Par Anne-Marie Mercier

Voltaire, ne rêvez pas, c’est un chat, mais un chat quasi-philosophe… Il serait plutôt du côté du Zen, comme le titre l’indique et comme le programme le montre : « ne pas se laisser déborder par les émotions, quand on est stressé, en colère, quand on a peur, quand on n’est pas d’accord avec quelqu’un, ce qui arrive à tout le monde ».
Calmer le jeu, faire une pause, travailler sur sa respiration. Rompre avec le mécontentement, être attentif à son humeur comme à la météo, s’initier à la méditation, apprendre à accueillir la nouveauté, l’autre…
Tout cela est présentés en textes et en mini BD qui mettent en scène le chat et mettent en chansons les histoires pour illustrer le thème. Elles sont présentées dans le livre, sous la forme de textes poétiques en pages de gauche et de portées musicales en page de droite : voilà de quoi aider les parents et éducateurs à accompagner aussi en musique.
Et pour ceux qui ne sauraient pas en jouer il y a le CD, ou le Qr code : tout est prévu ; on y trouve la chanson joliment accompagnée au xylophone, à la guitare, au saxo, etc.  et les paroles qui guident la méditation.

Voltaire et les Zamizen, c’est une équipe, un projet, un programme pour l’école ou la famille, une boutique (qui vend le livre et un jeu de cartes sur les émotions), un site. Leur but : « transmettre aux enfants les clés pour inventer un monde plus paisible et heureux. Un monde plus ouvert et bienveillant ».

 

Le Jour où Vicky Dillon Billon n’a pas bu son bol de lait

Le Jour où Vicky Dillon Billon n’a pas bu son bol de lait
Véronique Seydoux, Hélène Georges
Rouergue, 2022

Western enfantin

Par Anne-Marie Mercier

Malgré son nom imposant, Vicky Dillon Billlon est une petite fille et son histoire tient en quelques mots : elle a renversé son lait et sa mère l’a grondée. Rien de bien passionnant ?
Au contraire : la colère de la fillette l’emporte très loin, à cheval à travers les paysages de l’Ouest américain, accompagnée de toute une bande d’amis sauvages, accomplissant de multiples forfaits, passant de rodéo en bar, etc.
Page après page, on file dans l’imaginaire des westerns avec les aquarelles énergiques d’ Hélène Georges, dessinées à grands traits et peintes avec de grands à plats de couleurs vives (bleu et rouge) dans des décors stylisés. Tout se finira en douceur, la « grosse colère » une fois passée grâce à l’évocation d’un doux parfum.

Qui a peur de la peur ?

Qui a peur de la peur ?
Milada Rezkovà (texte), Lukàš Urbanek, Jakub Kaše (ill.)
Traduit (tchèque) par Eurydice Antolin
Helvetiq, 2021

Une émotion vue dans les grandes largeurs (et en détail)

Par Anne-Marie Mercier

On trouve de nombreux livres plus ou moins bien faits sur les émotions, mais rarement un projet aussi élaboré et aussi abouti. Il est fait autant pour l’enfant que pour les adultes qui cherchent à l’éduquer et le rassurer, contrairement à la plupart, qui sont des livres conçus comme des supports d’éducation ou d’enseignement, et non comme des objets de plaisir, de curiosité, de réflexion et de jeu.
Pas de pensée simplette  ici : la peur est montrée comme un phénomène normal, naturel, qui touche tout le monde, même les adultes et les animaux. On apprend comment elle fonctionne, en quoi elle est nécessaire pour la survie, comment elle évolue avec l’âge et les expériences, comment elle diffère selon les individus, quelles phobies diverses peuvent affecter certains…
Mais ce parcours n’a rien d’un livre encyclopédique ardu car il sollicite sans cesse son lecteur par le jeu, l’imagination, la création (plusieurs pages vierges sont proposées pour y dessiner ou écrire comment on se représente la peur, ce qu’on en a vécu comme expérience). La peur elle-même s’adresse au lecteur, consciente de son rôle et montrant qu’il ne faut pas la craindre, mais la comprendre. Elle introduit le lecteur à toutes ses nuances (appréhension, anxiété, nervosité…) ; le vocabulaire est d’une extrême richesse et la traduction (du tchèque) d’un grand naturel. La peur donne aussi des secrets et petits trucs pratiques pour  dompter ou  contourner ses peurs.
Les illustrations sont souvent cocasses, parfois belles, elles sont dues à deux graphistes pragois. De courtes bandes dessinées proposent des situations bien connues des enfants et adolescents (par exemple la crainte de faire un exposé en classe). Le choix de gros caractères et d’images en grand format rend l’ouvrage facile à lire à plusieurs.
C’est donc le livre parfait pour tout comprendre de la peur, chez soi ou à l’école, débattre sans crainte, grandir sans appréhension. Et que de choses on y apprend (tiens, saviez-vous que les requins ont peur des dauphins ?).
Une critique et des images à lire et voir sur mômes.net

 

 

Quand j’étais cagibi

Quand j’étais cagibi
Hélène Gaudy, Emilie Harel
Rouergue, Zig Zag, 2013

Le refuge

Par Caroline Scandale

quand j'étais cagibi

Personne ne veut m’écouter? Très bien! Vous ne m’entendrez plus! Je vais de ce pas m’enfermer dans le cagibi et plus rien ne m’en fera sortir!
Ainsi pourrait être résumée la pensée de la jeune Amy, qui face à une famille qui se désintéresse d’elle, décide de se créer un petit cocon de solitude… Dans le cagibi.

Avec toute la fougue qui caractérise les enfants, elle décrète dans un premier temps ne plus jamais vouloir en ressortir puisque ses parents et sa grande sœur la délaissent, empêtrés dans le quotidien et les problèmes « de grands »… A partir d’aujourd’hui plus question de l’appeler Amy, son nom est cagibi!

Cette petite fugue, connue de tous et au sein même de sa maison, lui permet d’abord de rassembler ses esprits, de pleurer puis de se ressaisir… Disparaître pour mieux exister! Plus encore, ce petit havre de paix, sombre mais débordant de vivres et d’objets joyeux (bateau gonflable, guirlande de Noël…) lui donne la possibilité d’écouter la maison respirer. Cette petite rébellion oblige la famille à se remettre en question et l’amour reprend le dessus. Le cagibi devient même le refuge de tous les membre du foyer et un lieu de discussion improvisé dès que le besoin s’en fait sentir…

Cette petite chronique familiale nous fait réfléchir à l’importance de l’écoute et du dialogue.  Ce petit roman illustré est une excellente surprise, une petite pépite poétique d’une grande douceur…

Ecoute battre mon coeur

Écoute battre mon cœur
Nathalie Le Gendre
Flammarion, Émotions, 2012

Nouvelle Star

Par Caroline Scandale

écouteDe plus en plus, la littérature jeunesse puise ses influences dans la musique. On pense notamment aux romans de l’excellente collection Exprim’. Comme elle, mais en moins radicale, la collection Émotions s’approprie quelques uns des codes actuels en matière de romans pour jeunes adultes. Le dernier opus littéraire de cette collection, Écoute battre mon cœur, débute par une playlist que les lecteurs peuvent facilement se constituer sur Deezer, service d’écoute de musique à la demande (en « streaming »). Cette bande son est censée refléter la rythmique et l’ambiance du roman. Elle donne une dimension supplémentaire à l’histoire, en entremêlant réalité et fiction…

Lula l’héroïne de ce roman et son grand frère Phil vibrent et respirent musique, comme leur papa professeur de musique. Comme lui, ils sont muselés par une mère angoissée et tyrannique. Phil déjà majeur, est le premier à se libérer de ses chaînes et à partir vivre de sa passion, le rock, à Paris… Reste Lula, 17 ans, lycéenne brillante et musicienne virtuose, obéissante mais aussi pleine de fougue et d’envies… Depuis le départ brutal de ce frère aîné quelques années plus tôt, sa mère s’oppose plus que jamais à ce que sa fille, pourtant si douée, devienne artiste…

Heureusement, la vie est bien faite… Elle autorise enfin Lula à partir seule chez sa meilleure amie, à Paris, lors de vacances scolaires. A cette occasion, elle découvre avec enchantement la vie d’artiste « underground » grâce à son grand frère et elle fait la connaissance de Mathias, jeune violoncelliste virtuose et passionné comme elle… Goûter à la liberté et à l’amour provoque un tsunami dans la vie de la trop sage Lula… Le retour au bercail n’en est que plus douloureux.

Ce roman devrait beaucoup plaire aux ados pour qui la musique est un refuge car l’auteure ne cesse de convoquer au fil des pages, des morceaux ou des artistes reconnus. Elle s’est d’ailleurs très certainement inspirée d’Izia, fille de Jacques Higelin, jeune et géniale rockeuse, pour créer son héroïne.

L’écriture est fluide et rythmée. La psychologie des personnages est intéressante, notamment celle de la mère. Même si sa personnalité extrême dérange, elle reflète avec justesse l’attitude mortifère de certaines mères névrosées. Petit bémol tout de même autour d’un paradoxe majeur… La raison est incarnée par une maman qui déraisonne et la passion par une ado trop sage. En effet, Lula est à mon goût (de trentenaire fan de Virginie Despentes et D’Antoine Dole… ) un peu trop raisonnable et soumise et le « happy end » final un peu inattendu, mais n’est-ce pas ce qu’on attend d’un gentil roman de littérature jeunesse?

Neuf couleurs de peur

Neuf couleurs de peur
Annie Agopian et Marc Daniau

Édition de l’Edune, 2011

 Par Justine Vincenot (MESFC Lyon 1)

« C’est vrai qu’il y a une peur pour tout ». Dans cet ouvrage, chaque peur a sa couleur. La peur bleue, bien sûr, mais aussi la peur grise, la plus sournoise, ou celle de Violette, qui a peur d’attraper des arcs-en-ciel… Annie Agopian et Marc Daniau nous racontent neuf histoires. Neuf histoires différentes, qui montrent, chacune à leur manière, que la peur a de multiples facettes et peut tous nous attraper.

Le jeu subtil des illustrations, dans lesquelles les différentes tonalités des couleurs et les sens que portent celles-ci sont mis en écho, évoque avec profondeur les nuances de cette émotion. La variété du graphisme et des textes renforce l’expression de ce phénomène protéiforme. Pas de recette miracle dans cet ouvrage, mais peut-être une invitation à nous déculpabiliser face à nos peurs.