Lunaparc en pyjamarama

Lunaparc en pyjamarama
Frédérique Bertrand, Michaël Leblond
Rouergue, 2012

Quand l’image s’anime

Par Frédérique Mattès

9782812603334Deuxième aventure du sympathique  petit garçon au pyjama rayé.  Après avoir visité New York (New York en pyjamarama),  il va cette fois à la découverte de l’univers de la fête foraine. Le procédé est le même, une simple feuille de plastique striée que le lecteur promène sur la page et qui lui permet de  voir s’animer le décor. Les lumières de la fête, les autos tamponneuses, la grande roue et les multiples autres attractions bougent au gré de sa volonté. C’est magique, simple et efficace. A l’heure où l’on offre aux enfants, dès le berceau, des tablettes numériques, qu’il est agréable de s’émerveiller devant tant de simplicité. L’ombro-cinéma a encore de beaux jours devant lui !

Les images dépouillées aux couleurs primaires construites par Frédérique Bertrand à l’aide de papier découpé accompagnent parfaitement un  texte court, simple, rythmé, jamais mièvre. C’est également à Michaël Leblond que revient la tâche de produire  les images qui s’animeront. Une belle collaboration qui a donné lieu en octobre 2012 à une nouvelle parution (Moi en pyjamarama).

Le petit bonhomme pané

Olivier Douzou, Frédérique Bertrand
Le petit bonhomme pané

Rouergue, 2011

En toute candeur pontienne

Par Dominique Perrin

Dans une basse-cour, un tout petit bonhomme transparent accède à la visibilité en prenant un bain d’œuf et de miettes, trouvant dès lors en un vieux croûton et une mère poule des ascendants putatifs. Cela ne consacre pas encore un avènement au monde, mais c’est le début d’une quête initiatique au sens le plus ample du terme. Le « petit bonhomme pané » parcourt le vaste monde – forêt, collines, montagnes, champ de coquelicots -, aiguillonné par le désir d’interroger le « nuage à âge ».

Que cette « panne de naissance » (comment ne pas citer ce jeu de mots, à défaut des « pontines » qui jalonnent le récit ?) trouve sa résolution ultime parmi coussins, poussins et bougies dans le « château d’Anne Hiversère » coule dès lors de source, dans un univers polarisé par le rapport au langage et le merveilleux pontiens. Etre à naître ou être né ? Allégresse communicative et liberté créatrice irradient cet album subtilement original, dans lequel on peut entendre, au texte et à l’image, un récit de tous les commencements humains, qu’on les situe avant, pendant ou après la vie intra-utérine.

New York en pyjamarama

New York en pyjamarama
Michaël Leblond, Frédérique Bertrand
Rouergue, 2011

Images magiques

Par Anne-Marie Mercier

 New York en pyjamarama.gifUn livre gris… et magique !

Un enfant en pyjama se couche et rêve de New York ; il s’y promène comme on vole. Il y a un peu de la Cuisine de nuit de Maurice Sendak, à ceci près que le pyjama reste en place… Avec l’enfant, on s’émerveille devant la foule, les gratte-ciel, le trafic, le vent dans les arbres, les lumières. Et aussi à ceci près que rien n’est statique. Tout bouge : les lumières clignotent, les roues tournent, les voitures circulent, les gens passent et les feuilles volètent.

Tout cela, grâce à la grille rayée (comme le pyjama!) que l’on peut passer devant les images pour les faire s’animer: une merveille d’astuce graphique (l’ombro-cinéma), sans batterie, sans souris, qui illustre un pouvoir inattendu – et pourtant ancien – du livre.

Le prochain ouvrage de la collection, Luna Park en pyjamarama sera certainement décoiffant !

démonstration sur You tube :