Le Garçon qui volait
Jean-Claude Mourlevat
Gallimard (folio junior), 2012
Par dessus les toits, loin du cirque du monde…
Par Anne-Marie Mercier
Dans la grande tradition des enfants qui partent à l’aventure, le jeune Tillmann Ostergrimm, s’enfuit et se retrouve dans un cirque (on pense à Jean-Paul Choppart, à Pinocchio…). Il fuit à quinze ans son père autoritaire et le destin tout tracé qu’il lui impose.
La réalité du cirque s’avère très décevante. Il est montré comme un phénomène et y est malheureux, comme ses amis : la femme minuscule, la femme énorme, le colosse, la calculateur de génie… Révolte, fuite à nouveau, trahison, retrouvailles, l’histoire est pleine de péripéties et tout rentre dans l’ordre, avec de l’amour en plus du côté paternel.
La grande originalité de l’histoire réside dans le talent qui fait que le jeune homme est « recruté » (dans un café, comme on enrôlait autrefois les soldats), talent qu’il découvre au moment de sa fuite : il peut voler. L’alliance entre l’idée de fugue et celle de légèreté est belle. Le talent de Mourlevat fait qu’il sait ne pas abuser des scènes où le « pouvoir » du garçon est mis en œuvre. Ainsi, ce qui pourrait paraître comme une facilité est un ressort de poésie pour un récit initiatique charmant.