Les morceaux d’amour
Géraldine Alibeux
Autrement, 2012
Que ne ferait-on pas par amour ?
Par Christine Moulin
Nous sommes dans l’univers du conte : les personnages ne sont pas individualisés (« la jeune fille », « le jeune homme »); la guerre dont revient le soldat vaut pour toutes les guerres; Géraldine Alibeu a réduit à l’essentiel le décor, rural et enneigé, dans les tons ocre qui sont sa signature.
La jeune fille tombe amoureuse du jeune homme, bien que celui-ci ait perdu un bras, un œil et une jambe mais le jeune homme ne la remarque même pas, perdu qu’il est dans sa tristesse. Comme elle l’aime et qu’ « il n’y a pas d’amour sans preuve », elle lui envoie son bras, ses cheveux et son œil. Le jeune homme retrouve goût à la vie et tombe amoureux de sa bienfaitrice. La fin, très morale, affirme la force de l’amour, au-delà des apparences et du désespoir (« On ne voit bien qu’avec le cœur », ce qui explique sans doute les allusions au Petit Prince sur la première de couverture : l’écharpe et le renard). Tout est parfait, un peu trop, peut-être. L’ennui n’est pas loin.
Un aperçu de l’album sur le site de l’auteur.
Une analyse éclairante sur le site du journal suisse Le Temps.