Max et Moritz avec Claque du bec et Cie (1865)
Wilhelm Busch
Adapté de l’allemand par Cavanna
L ‘école des loisirs, 2012
Garnements historiques
Par Anne-Marie Mercier
Classique de la littérature illustrée pour la jeunesse, Max et Moritz risque cependant de déranger plus d’un lecteur adulte – ce n’est pas si étonnant que ce soit Cavanna qui l’ait traduit. A ceux qui disent que la littérature contemporaine destinée aux enfants est trop noire et trop violente, on peut opposer ce livre, cocasse, excessif, où les garnements font de vraies bêtises, sont cruels avec les animaux comme avec les adultes et où les adultes entre eux ne sont guère meilleurs. Seule « consolation » pour les tenants de la morale, les méchants sont punis et de façon radicale, quasi « haché menu comme chair à pâtée », qu’ils soient enfants, adultes, ou animaux.
Dans ce monde sans pitié, les images sont acérées, dynamiques ; les personnages humains et animaux sont caricaturaux, le burlesque est affiché, il se fait style aussi bien littéraire que graphique.