Le Livre qui peut lire dans ton esprit

Le Livre qui peut lire dans ton esprit
Marianna Coppo
Traduit (italien) par Christian Demilly
Grasset jeunesse, 2024

Ta-dam ! un livre pour faire de la magie

Par Anne-Marie Mercier

Lady Rabbit, lapin blanc vêtu d’un costume noir, fait le prestidigitateur, non pas en fiction comme c’est souvent le cas dans les livres, mais en VRAI ! Oui, ce livre est un spectacle de magie à lui tout seul, à la manière des tours de cartes : le lecteur est invité à choisir en secret un personnage parmi les spectateurs de la performance de Lady Rabbit et à donner la rangée dans laquelle il se trouve. Selon celle qu’il aura donnée, il doit se rendre dans une section particulière de l’album. Il découvre alors une autre disposition des personnages et doit à nouveau choisir la rangée où se trouve celui qu’il a mémorisé pour se reporter enfin à la page qui lui dit ce qu’il a choisi (ta-da !).
On peut refaire le jeu à l’infini, épater ses ami/es, ou tout simplement se régaler des illustrations qui jouent parfaitement le jeu de l’attente et de la merveille.
Les dernières pages révèlent l’origine de ce jeu, bolzone en italien. Ce mot désigne les tours de magie utilisant des nombres, notamment ceux de frère Luca Paciolo qui, dit-on fascinaient Léonard de Vinci. Elles montrent quels ouvrages ont progressivement conduit à l’idée de transcrire ce jeu en livre puis en images, de La Pensée gracieuse de Pietro Millioni au Passe-temps d’Andrea Ghisi (1603).

1. 2. 3… images

1. 2. 3… images
Catherine Chaine, Marc Riboud
Les trois ourses, Gallimard jeunesse, 2011

 

Photo-Abécédaire des chiffres

Par Anne-Marie Mercier

Les belles photos de Marc Riboud, en noir et blanc superbes, bien reproduites, sont classées de façon inhabituelle : non pas selon le lieu (Amérique, Europe, Russie, Chine, Ghana…), ni le sujet (beaucoup de photos de groupes, mais aussi d’objets, d’activités, de moments d’histoire ou de société), ni la date (des années 50 aux années 2000), mais le nombre – et le chiffre qui lui correspond : un promeneur, deux danseurs, quatre téléphones, onze couvercles de poubelle…

On n’apprendra peut-être pas à compter (à mon avis les images sont trop petites et difficiles à lire pour convenir à de très jeunes enfants), mais on aiguisera son sens esthétique, on s’amusera à chercher ce qui fonde la série et on sera curieux d’imaginer les histoires qui peuvent sous-tendre ces scènes ou bien l’on inventera une trame qui en réunisse quelques unes.