L’Enfant chat
Anne Cortey, Charlotte Lemaire
Sarbacane, 2024
Rêverie d’été, à l’infini
Par Anne-Marie Mercier
Un enfant, un chat, peut-être un enfant-chat, qui sait ?
Un enfant, nommé Neko (ce nom signifie « chat » en japonais), creuse un tunnel dans le jardin pendant qu’un bébé dort dans son couffin et que les parents des deux enfants rêvassent dans le hamac. Son tunnel, c’est sûr, ira jusqu’à la mer. On le voit déjà, en coupe, passer sous la pelouse où dort le bébé et sous les pieds des parents, qui ne le voient pas, bien sûr.
Arrive un chat, Neko l’adopte pour son ami et le chat se laisse faire, dort près de lui, joue, ronronne à côté du bébé. C’est sûr, c’est le bonheur qui s’installe. Les parents semblent ne pas le voir…
Le jeu se généralise : des mouettes, un escargot, un mulot, se mettent de la partie. Le chat devient gigantesque. Ça tombe bien, il va aider pour le tunnel ; les dernières images montrent l’enfant et toute sa famille parcourir ce tunnel jusqu’à la mer où les attendent le chat, une mouette, le mulot, un cachalot, la pieuvre jouet du bébé devenue gigantesque, et son bateau aussi, bien installés dans la mer.
Ainsi, tout s’anime, tout est vivant dans cet album. Les belles images de Charlotte Lemaire, saturées de couleurs, jouent sur les échelles de plans et donnent à cette rêverie une présence étonnante de densité.