La pré-histoire de Boucle d’Or
Paule Battault – Géraldine Cosneau
Casterman 2021
A la recherche de la maison idéale
Par Michel Driol
Prequel, disent les anglais, antépisode disent les québécois. Voilà que le genre touche aussi la littérature de jeunesse, où il fait bon ménage avec les salades de contes. Boucle d’Or est à la recherche de la maison idéale, qu’elle veut tout de suite. Or l’une est trop petite, l’autre trop haute, ou trop humide, ou trop froide… Ne reste plus que la maison des trois ours et l’histoire peut commencer…
Chacune des maisons visitées est celle d’un personnage de conte, et l’on reconnaitra aisément le Petit Poucet, Raiponce, ou le Petit Chaperon Rouge. Le dispositif narratif, avec un rabat pour voir l’intérieur de la maison, invite le lecteur à faire une hypothèse sur le conte ainsi évoqué, à partir de quelques indices donnés par le récit. L’auteure reprend ici le principe du conte en randonnée, dans lequel la même situation se reproduit un certain nombre de fois, pour le grand plaisir du lecteur qui revisite ainsi les grands contes de notre culture.
A la fois précises et stylisées, les illustrations nous conduisent dans le monde des contes, des forêts qu’on traverse et où il fait toujours beau, peuplées d’animaux sympathiques.
Un album plein d’humour, qui fait de l’héroïne une petite fille capricieuse et exigeante, recherchant ce qui lui conviendra le mieux, comme un clin d’œil aux autres contes, et qui reprend avec esprit le refrain de Boucle d’Or « trop petit, trop grand » pour l’adapter à d’autres situations.