Zette et Zotte à l’uzine
Marion Brunet, Ill. Fabienne Cinquin
L’atelier du poisson soluble 2018,
L a vie en usine et le conflit social expliqué à hauteur d’enfants
Par Maryse Vuillermet
Zette et Zotte, deux soeurs « zouvrilleuses » c’est-à-dire ouvrières, travaillent dans une fabrique de luxe pour un tout petit salaire.
Dans un langage amusant fait de mots-valises ou d’expressions détournées, l’auteure nous fait ressentir leurs dures conditions de vie et de travail. « Elles gagnaient des miettes et quelques légumes », « Vaut mieux faire des zeurs-sop pour gagner du beurre dans les zépinards »
Puis elle nous présente, le déroulement d’un conflit social, la grève, l’occupation de l’usine, l’intervention de la police, et surtout les différentes positions politiques, Zotte est pour la lutte individuelle, les heures sup, la promotion interne, elle devient « sous-sous-sous chef », Zette est pour l’action collective.
Zotte, à l’heure de la délocalisation, a perdu comme les autres, elle est renvoyée, mais les ouvrières réussissent à sauver leurs machines et, grâce à la lutte collective, elles s’organisent pour reprendre la production mais, cette fois, elles produiront des habits beaux et simples. On pense aux ouvrières de Lip et encore plus près de nous, à celles de Lejaby.
Une belle histoire, une leçon généreuse : « On décide toutes ensemble et on partage tout. Sinon ça recommence. »
Les illustrations de Fabienne Cinquin faites d’encre de Chine, et de collages très colorés participent de cette atmosphère bon enfant, inventive et très pédagogique, elles sont drôles, et envoient des clins d’œil pleins de verve et d’humour, l’usine s’appelle « Job », la nouvelle marque « lezabits » (Cf Lejaby) .
Une réussite.