Petits meurtres et menthe à l’eau
Y Chartre
Rouergue (dacodac), 2010
Un été qui bascule
Par Anne-Marie Mercier
Définition d’un été qui se présente mal : l’obligation d’aller passer les vacances seul avec son père et la nouvelle compagne de celui-ci, qu’on n’aime bien sûr pas, est déjà en soi une plaie. Que cela se passe à la montagne (alors que sa mère va à la plage…) alors qu’on n’aime pas la marche, dans un logement exigu, c’est une invitation à la fugue.
Définition d’une fausse bonne idée pour en sortir : répondre à une petite annonce qui propose un emploi apparemment simple, et espérer ainsi gagner assez d’argent pour réaliser ses rêves et avoir un bon prétexte pour échapper à la marche en montagne. La suite est pleine d’humour, dramatique d’un certain point de vue (celui de l’ado, qui n’a pas été à la hauteur de la confiance qu’on lui a accordée), pas trop grave d’un autre point de vue : ce « meurtre » n’est pas punissable, même s’il y a bien une mort…
Ce portrait d’ado sonne juste et est efficacement mis en scène : c’est lui qui raconte son été pourri, ses rêves, ses aigreurs. Sa difficulté à affronter le réel et à entrer en communication avec les autres est très visible. Son personnage est attachant, tout cela fait un petit volume qui aborde des questions difficiles avec légèreté.