Petite Fille dans le noir

Petite Fille dans le noir
Suzanne Lebeau

Théâtrales jeunesse

Vivre malgré la noirceur

Par Anne-Marie Mercier

A son ami Gabriel qui lui demande au téléphone après plusieurs rendez-vous manqués « je ne suis pas un ogre […] pourquoi tu veux te sauver, Marie ? » elle répond « parce que j’ai trop de souvenirs pour être une agréable compagnie ».

Le spectateur découvre petit à petit quels sont ces cauchemars qui empêchent Marie de vivre, en voyant tantôt la fillette de 8 ans, heureuse entre une mère aimante et un père très, trop aimant, la Marie de 15 ans qui tente de se rebeller contre le père-amant, et celle de 35 ans qui n’arrive pas à nouer une relation avec un homme.

Avec beaucoup de pudeur, un inceste est  évoqué sous toutes ses couleurs : amour tendre, dévorant, destructeur du père, incompréhension et terreur de la fille. La révélation se fait peu à peu et on est à la fois au côté de Marie et, lorsqu’elle est au téléphone, du côté de ses amis de bon conseil incapables de l’aider. Lumières et ombres alternent jusqu’à un happy end possible, mais incertain, quand Marie l’adulte parle à Marie adolescente de l’impossibilité d’oublier et de son désir de vivre malgré tout. L’écriture de Suzanne Lebeau est comme toujours, simple et bouleversante.

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