La Sorcière et l’aigue-marine

La Sorcière et l’aigue-marine
Jean-François Chabas, Alexandra Huard
Kaléidoscope, 2025

 

Rose contre noir

Par Anne-Marie Mercier

Halloween arrive, faisons-nous peur… à condition de rester dans une zone de sécurité confortable, où tout finit bien et où les méchants sont neutralisés par des enfants.
La sorcière de l’album se moque de ses consœurs qui se cachent sous des apparences de vieilles mal vêtues et vivent dans de vilaines bicoques dans les bois, quand elles pourraient comme elle être immortelles, toujours belles, riches et puissantes. Depuis son château, elle terrorise tous ceux qu’elle rencontre, métamorphose les humains comme les animaux, les tue ou les rend difformes.
Le récit fait alterner une présentation de cette sorcière avec celle de l’enfant qui va la terrasser. Fils d’un marin mort en mer, il a hérité de lui une pierre qui protège des mauvais sorts – l’association du nom de la pierre à la mer est jolie. Grâce à elle, il inversera à la fin de l’histoire les pouvoirs de la sorcière qui, à chaque malédiction qu’elle lancera, réalisera les souhaits des personnes visées et embellira les choses qu’elle voulait détruire. Quant à elle, elle finira avec des cheveux roses, des ongles turquoise et des pompons à ses jupes, ça pourrait être pire, non ?
Les images sont tantôt très travaillées et superbes, tantôt un peu plates (quand le garçon et son monde sont représentés). On a l’impression que deux choix existaient, qui n’ont pas pu être départagés. C’est peut-être pour cette raison que l’album s’ouvre avec une citation tirée de Frankenstein de Mary Shelley ? (rappelons que vient de paraitre chez Monsieur Toussaint une belle traduction de Marie Darieussecq).

 

Frankenstein

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