Jeanne, parfumeur du roi

Jeanne, parfumeur du roi
Anne-Marie Desplat-Duc
Flammarion, 2012

Inodore et incolore

par Anne-Marie Mercier

Malgré un titre prometteur (on s’attend à la description d’une ascension problématique d’une jeune fille dans le milieu des artisans parisiens) et son inscription dans une série célèbre, les Colombes du roi soleil, ce roman n’a éveillé en moi aucun intérêt : le passage par la maison des demoiselles de Saint-Cyr est escamoté (sujet usé, sans doute ?), l’ancrage dans le 17e siècle très sommaire (on voit passer Mme de Grignan, mais à quoi bon?), la psychologie des personnages et les dialogues sont d’une extrême pauvreté. A part cela, mystères, enlèvements, révélations, dons innés et invraisemblances plairont aux amateurs de ce genre, mais à tout prendre, pourquoi ne pas lire un BON roman qui réunit les mêmes ingrédients (Waterloo nécropolis, par exemple, ou Vango) ?

A ceux et celles qui en douteraient encore, ce volume montre que cette série est un avatar de mauvais romans sentimentaux pour jeunes filles avec un alibi culturel qui ne fait guère illusion. Voir les articles d’Anne Arzoumanov  (« Parler XVIIe : étude d’une fiction linguistique ») et de Christine Mangenot (« Jeunes filles du XVIIe siècle pour jeunes lectrices d’aujourd’hui, ou la fabrique du féminin en littérature de jeunesse ») dans un volume paru récemment, dirigé par Edwige Keller  et Marie Pérouse : Les représentations du XVIIe siècle dans la littérature pour la jeunesse contemporaine : patrimoine, symbolique, imaginaire

 

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