Gladiateur, t. 2 (Duel à Rome)

Gladiateur, t. 2 (Duel à Rome)
Simon Scarrow
Traduction (anglais) par Julien Ramel (Londres, 2013 Gladiator : Street fighter)
Gallimard jeunesse, 2013

Pouvoir romain in vivo…

Par Chantal Magne-Ville

Gladiateur2Duel à Rome permet de retrouver, Marcus, jeune garçon de onze ans qui appartient depuis un an à l’école de gladiateurs de Porcino, car il a été réduit en esclavage comme sa mère, suite à l’assassinat de Titus qu’il considérait comme son père. Il a appris tardivement qu’il était en réalité le fils de Spartacus, mais il le cache, car ce serait signer son arrêt de mort puisque celui-ci était considéré comme l’ennemi public des romains. Marcus a le dessein de rencontrer Pompée pour qu’il l’aide à retrouver sa mère. Il a été remarqué par César, car il a sauvé la nièce de celui-ci, Portia d’une mort certaine. Cette dernière semble vouloir faire de Marcus son confident mais il reste sur ses gardes vu leur différence de condition. César veut que Marcus soit entraîné pour devenir le garde du corps de Portia, et la protéger dans ses déplacements dans le quartier de Subure: à Rome le port du glaive étant interdit, Marcus doit apprendre à manier la dague, le couteau de lancer, la fronde, les bolas et la canne et savoir combattre à mains nues. César veut surtout qu’il infiltre un des clans qui crée l’insécurité dans la ville.

Suivre les aventures de Marcus permet une véritable immersion dans le quotidien de Rome, de ses ruelles et de leurs odeurs, et la découverte des rapports de force et des intrigues politiques au sein du Forum. Marcus aide César à démasquer un traitre en la personne de Bibulus. César est dépeint comme implacable mais aussi fin stratège. Il défend un amendement pour faire justice aux soldats qui ont combattu pour Rome en leur donnant des terres.

Lors de l’enlèvement de Portia et des combats pour la délivrer, les comportements humains et la mansuétude sont valorisés par rapport à la barbarie ; la vivacité d’esprit et la détermination sont toujours privilégiées par rapport à la force brutale. Ainsi, Kasos, un ennemi que Marcus a épargné, l’aidera à son tour à échapper à ceux qui veulent le tuer.

Les scènes à l’école de gladiateurs soulignent l’importance de l’effort, d’un entraînement physique, intensif, régulier et fastidieux.

Le récit s’apparente parfois à un thriller quand le lecteur ressent de l’intérieur la précarité du statut d’esclave qui, d’un moment à l’autre, peut être valorisé ou menacé, loué ou exécuté. Marcus n’hésite pas à avouer qu’il a peur dans les combats difficiles ce qui le rend extrêmement humain.

Un récit haletant pétri de valeurs universelles qui n’ont rien de passéistes et que la vie actuelle questionne toujours.

 

 

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