Le chateau de Cassandra

Le Chateau de Cassandra
Dodie Smith
Gallimard jeunesse (pôle fiction), 2015

Le diable par la queue, version ado des années 30

Par Anne-Marie Mercier

Le Chateau de Cassandra« Si lors d’un diner vous observez les gens en train de manger et de parler, si vous les regardez attentivement, c’est vraiment un drôle de spectacle : les mains très occupées, les fourchettes qui montent et qui descendent, les bouchées avalées, les mots qui sortent entre les bouchées, les mâchoires qui s’activent sans répit. Plus vous les observez, plus la scène vous paraît ahurissante : tous ces visages éclairés par les bougies, les mains qui passent par-dessus les épaules avec les plats, les propriétaires de ces mains qui se déplacent en silence autour de la table, sans prendre part à la conversation ni aux rires. »

Si Le Chateau de Cassandra, situé dans l’Angleterre des années 30,  dépasse largement le cadre du roman sentimental, c’est à travers le regard aigu de l’adolescente, narratrice de cette histoire et le jeu avec les situations. Elle vit très pauvrement avec son père, écrivain célèbre autrefois mais qui n’écrit plus et passe ses journées à chercher une voie nouvelle d’écriture, et sa soeur, dont on dit qu’elle est beaucoup plus jolie qu’elle. La ruine dans laquelle ils ont emménagé peu avant la mort de la mère des deux filles appartient à une riche famille d’américains et il se trouve qu’il y a deux jeunes hommes célibataires dans cette famille…

La suite ne se déroule absolument pas comme prévu, le ton acide et la mauvaise foi évidente de l’héroïne sont parfaits, enfin c’est une belle lecture qui fait parfois penser à Jane Austen.

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