J’ai peur de savoir lire

J’ai peur de savoir lire
Olivier de Solminihac
L’école des loisirs (Mouche), 2015

Bon pour les parents

Par Anne-Marie Mercier

jai-peur-de-savoir-lireIl y a beaucoup à dire sur l’angoisse des enfants face à certains apprentissages (la lecture, les maths…) et au désir qu’ils ont de contenter les adultes sans bien savoir comment, mais faut-il absolument mettre cela en scène de façon réaliste et explicite ?

Le narrateur de l’histoire est l’enfant ; son souci d’épargner sa mère, qui l’élève seule, et de lui faire plaisir est central ; cela donne à ce récit une pointe permanente d’inquiétude triste. Il entre en CE2 ; le titre est donc un peu faux : il sait lire (heureusement) mais ne lit pas des textes longs. Il veut bien faire, mais s’inquiète de ne pas y arriver. Il est perplexe devant la division (que signifie le mot « diviser », faut-il le prendre au pied de la lettre ?). Il commence à lire des histoires avec sa mère, puis sans elle, à son grand regret : pourquoi le punit-on de savoir lire en le privant de ces moments partagés ? On retrouve les questions posées par Pennac dans Comme un roman et son conseil de ne pas priver trop tôt les enfants de la lecture partagée du soir .

Somme toute, ce livre devrait être proposé aux parents : il explique certains points qu’ils doivent connaître sur les processus d’apprentissage des enfants et leurs difficultés ; il leur indique des activités possibles pour aider leur enfant : jouer avec lui, l’interroger, le rassurer, l’accompagner…

Quant à savoir si ce livre donnera aux enfants le goût de lire et l’envie de lire tout seuls (puisque la quatrième de couverture dit que ce livre est destiné à ceux qui n’ont pas encore cette envie), c’est une tout autre question…

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