Avec des si

Si j’avais une girafe
Shel Silverstein

Grasset-jeunesse,  2016

Avec des si

par François Quet

 

003785104Avec des si disait-on quand j’étais enfant, on mettrait Paris en bouteille. Donc prenons une girafe, étirons la, coiffons la d’un chapeau et d’un rat, habillons la, accrochons lui une rose sur le museau. Imaginons qu’une guêpe lui pique le genou, qu’elle mette ses pieds (chaussés) dans de la glu.… etc. Et puis imaginons qu’on la débarrasse successivement de tous ces éléments. Qu’obtenons-nous ? Bravo ! Vous avez gagné. Si vous ne faites rien de tout ça, alors, tout simplement vous avez une girafe. Ce qui n’est pas mal.

J’avais déjà souligné ici l’utilité de On a toujours besoin d’un rhinocéros chez soi, du même auteur, chez le même éditeur. C’est une autre merveille de fantaisie et d’humour que proposent ici les éditions Grasset (dans une traduction de Christian Demilly). Le crayon de Shel Silverstein rend possible ce que la réalité ne permet pas : un dragon, un vélo, un coffre à roulette, une flûte à et au bec, une girafe en costume etc. Sous les yeux et avec la participation d’un petit enfant, la girafe se transforme, se déplace, fait d’étranges rencontres avant de redevenir une girafe.

Tout cela a le charme des comptines et des contes en randonnée. Le dessin est celui d’un caricaturiste habile, vif et insolent. On ne peut qu’encourager la consommation immodérée de cette invitation au désordre et au rêve.

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