Le Soir on se dit des poèmes
Thierry Radière, ill. de José Mangano
Soc & Foc, 2016
Confidences pour confidences
Par Anne-Marie Mercier
La phrase de Jean Cocteau citée en exergue au recueil dit bien où se situe sa source : « Plus un poète chante dans son arbre généalogique, plus il chante juste ». Thierry Radière regarde non vers les racines mais vers le haut des branches, où se tient une toute petite fille, la sienne.
Il y est question d’ogres, de maitresses, de manèges, de trottinettes, et de tout ce qui peut peupler le quotidien d’une enfant d’aujourd’hui. Mais aussi de ce qu’on peut faire ou non – et pourquoi – des tempêtes dans le bain, des plaisirs qu’on voudrait répéter jusqu’à plus soif, d’une chambre pas rangée quand vient la nuit, du lien avec les parents, et de ceux-ci, de leurs émotions, sourires, craintes. Les illustrations ajoutent un peu de « peps », acidité du choix des couleurs, rapidité du crayonné fantaisie, et le tout fait un bel ensemble.
C’est un recueil qui s’adresse aussi bien aux parents qu’aux enfants. Il parle aux uns (il y a un « je » qui s’adresse à un « tu ») et fait entendre un parent à la place duquel on se met facilement, tant sa parole est tendre et vraie. Le prologue et l’épilogue encadrent d’inquiétude ces visions heureuses, le dernier étant comme un manifeste sur ce qu’on choisit de dire aux enfants en poésie.
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