Captain Mexico
Guillaume Guéraud
Rouergue (« dacodac »), 2018
Viva Zapata !
Par Anne-Marie Mercier
Paco vit au sud du Rio Grande, donc du « mauvais » côté de la frontière. Son père et beaucoup d’autres tentent de la franchir mais se heurtent à de nombreuses difficultés, notamment au mur érigé par le président des USA, Donald Trompette. Les enfants jouent à la révolution, jeu dans lequel invariablement les révolutionnaires conduits par Zapata triomphent du dictateur Huerta, contrairement à la vérité historique dont les enfants se moquent bien. Les filles, elles ne jurent que par les super héros américains modernes et se moquent d’eux.
Paco joue et réfléchit à ce qui se passe dans son pays : il n’y a aucun espoir pour ceux qui restent car les usines appartiennent aux américains, qui payent mal leurs ouvriers mexicains. Qu’aurait fait Zapata ? Pendant qu’il s’interroge et en vient à la conclusion « la révolution », un sombrero tombe du ciel. C’est un sombrero magique qui lui donne des supers pouvoirs, grâce auxquels il va aider les syndicalistes à prendre le contrôle de l’usine de jouets (Tiny Toys), résister à l’armée mexicaine, à l’armée américaine… La liste des pouvoirs qu’il découvre (ou ne trouve pas à sa grande déception) et la manière dont il les utilise est comique et ôte au récit ce qu’il pourrait avoir de trop guerrier.
Cette histoire mêlant loufoquerie et questions sérieuses est rondement menée, à la fois drôle et émouvante, et le combat entre héros historiques et super héros est très intéressant…