La Dernière Abeille

La Dernière Abeille
Bren Macdibble
Traduit (anglais) par Valérie Le Plouhinec
Hélium, 2020

 Les problématiques du monde d’après

Par  Chantal Magne-Ville

C’est une histoire teintée de science-fiction que celle de Pivoine, à peine dix ans, qui vit dans une cabane avec son papy et sa sœur, heureux malgré leur dénuement. Elle aspire à devenir « abeille » dans un monde où les abeilles ont disparu. Ce sont les jeunes enfants qui  pollinisent les arbres fruitiers, tâche difficile et dangereuse, mais rémunérée, réservée à ceux qui remplissent les critères de légèreté et de soin.

La mère de Pivoine partie travailler chez les Urbains, les « Urbs », a laissé ses filles et son vieux père survivre tant bien que mal dans cette campagne. Un jour, elle revient avec un nouvel homme dont elle attend un enfant, pour arracher Pivoine à cette vie de misère et en faire une employée de maison comme elle, rejetant Mags, sa fille ainée, parce qu’elle a un pied bot.
Pivoine au franc parler découvre la vie des nantis, les caprices d’Esméralda, la jeune fille de la maison et les humiliations de la condition de domestique. Nostalgique de la chaleur humaine d’avant, elle est bien décidée à fuir, non sans avoir pris le temps d’aider sa jeune maîtresse à dépasser sa peur du monde extérieur.
Ce récit poignant n’élude pas les questions graves comme l’absence d’amour d’une mère, la violence des hommes, ou l’exploitation des plus faibles. L’auteure, née en Nouvelle Zélande, dépeint un milieu rural très pauvre qu’elle connaît bien, sans jamais tomber dans le misérabilisme.
Ce qui séduit, c’est la force de caractère de l’héroïne dont l’énergie viendra à bout de tout, le récit à la première personne éclairant toutes les facettes de sa personnalité faite d’énergie et d’humanité.
Un magnifique roman très édifiant, à la portée des lecteurs dès neuf/dix ans.

 

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