La Brigade du buzz
Alex Cousseau, Charles Dutertre
Rouergue, 2021
Du Buzz rien que pour le fun !
par Anne-Marie Mercier
Après avoir fondé la Brigade du silence, voici que les habitants de la vieille chaussure (oncle Jo, Papa Tom, Maman Bou, et sergent Pok) accueillent chez eux l’intrépide et pétillante Lizzie qui leur propose de sortir de leur réserve : il s’agit de « faire le Buzz », d’abord en silence (on ne se refait pas tout de suite), puis plus bruyamment. Mais comment faire quand on est minuscule et qu’on ne dispose pas de réseau social ? un petit mot et des fleurs dans les boites aux lettres, une pluie de culottes et de chaussettes dérobées lancés en « feux d’artifesse » dans un jardin public, l’envol d’un étrange objet en forme de caca volant, un débarquement dans une école pour mettre l’imagination au pouvoir, voilà les stratégies engagées pour cette jolie révolution. Enfin une invitation est lancée aux lecteurs pour qu’ils rejoignent le mouvement de la gaieté collective, gratuite et innocente.
Futile ? sans doute, mais joyeusement, avec un petit détour scatologique qui amusera les enfants à coup sûr, mais qui s’affirme comme provisoire, et une belle effervescence à toutes les pages, tant dans le texte que dans l’image, fourmillante de détails.
Il y a aussi du sérieux dans cette mise en scène du buzz. Le buzz est un Graal qui fait courir bien des gens, jeunes et moins jeunes : ce phénomène peut faire gagner beaucoup d’agent, il peut détruire une carrière ou la lancer, tuer parfois quand il s’associe au harcèlement, alors qu’il n’est que du vent. La joyeuse bande montre l’inanité de tout cela, son caractère éphémère et plaide pour un buzz ramené à sa juste dimension, qui soit gai, « sans faire de bruit, sans se moquer, en rigolant, en évitant pipi caca et caetera ».