Martin l’aventurier en pyjama
André Bouchard
Seuil jeunesse, 2023
Indiana Jones en HLM
Par Anne-Marie Mercier
On retrouve avec plaisir l’humour tendre de l’auteur de Les Lions ne mangent pas de croquettes et de Quand papa était petit il y avait des dinosaures. Dans son Apalachélème, Martin voit tout au prisme de l’aventure : ses frères et sœur, grands ados font partie d’une tribu étrange, « les ramollis », alors que lui est tout le contraire. Son ours en peluche, il l’a rencontré sous la forme d’un grizzli, le salon est un parcours d’obstacles, la baignoire l’occasion d’une descente de rapides, le chat un dangereux fauve, une chaussette un énorme serpent, la théière un petit monstre qui vous guette…
Martin semble bien seul, tout en jouissant de toute cette liberté, mais heureusement, on voit, avec l’arrivée de Maude, « la fameuse exploratrice » qui le rejoint au square, puis celle de sa mère, qui le prend en embuscade de câlins, que son monde est bien peuplé. Les aquarelles sont charmantes et montrent un petit garçon qui transforme un univers confortable et banal en immense terrain de jeu, en mettant au passage un beau bazar : les parents vont-il adorer (comment inciter mon enfant à jouer tout seul?) ou détester (Ah, ces livres qui incitent à sauter sur les fauteuil et piller les placards…) ? Pour les enfants, on ne se pose guère la question.