Jacomimi
Rébecca Dautremer
Sarbacane, 2024
Jacominus for ever
Par Anne-Marie Mercier
Nous avons été nombreux à être ébloui/es par les aventures de Jacominus, déclinées de différentes façons par Rébecca Dautremer. Les histoires précédentes – mais le pluriel est sans doute de trop : c’est toujours la même histoire, déclinée de multiples façons – se présentaient en grand, voire très grand format, avec une grande ambition. Ici, on rétrécit avec un album cartonné presque carré, aux coins arrondis, un peu plus grand cependant que les albums destinés aux tout petits. Le titre et la couleur de la tranche (bleu layette) nous précisent immédiatement que c’est d’un petit qu’il sera question pour un petit.
Le texte comme l’idée sont simples : Jacominus est mignon (6 pages), puis gentil (idem), rêveur… et à chaque qualificatif on développe, page après page : « très mignon, (…), trop mignon ? Mais non ! on n’est jamais trop mignon », en variant les formules (le « très » devient « drôlement », puis « tellement »…, le « non » devient « pas du tout », « Rhôôô !, mais enfin ! », etc). C’est minimal mais très doux, lent et joueur.
Le dessin se fait doux aussi : les figures de Jacominus et de ses amis apparaissent duveteuses comme des peluches, avec de grands yeux de verre écarquillés ; mais en dessous on retrouve le graphisme précis des autres albums, et les mêmes vêtements : l’auteure joue avec le gilet tricoté du héros, le détricotant pour le mettre partout. Les amis se multiplient, on joue et on rêve ensemble, le temps est encore une fois suspendu. Bien sûr, c’est peu, et l’auteure exploite facilement son histoire, mais comme le dit la dernière page, « on l’aime trop Jacomimi ! ».