Au creux des îles
Chantal Couliou, Evelyne Bouvier
Soc et Foc, 2012
Au creux des temps
Par Dominique Perrin
La rumeur de la nuit,
l’océan sans limite
qui s’effondrent sur le sable épars.
La vie passe
tel l’effleurement du temps
soutenu par un vent épuisé.
De Brest – ses oiseaux, ses grues, ses arbres, ses pluies – à « l’île » – ses arbres, ses fondrières, ses vents, ses sels – Au creux des îles tend des filins entre autobiographie d’inspiration existentialiste et géopoétique d’inspiration guillevicienne, en vis à vis d’une peinture concise, où chaque touche de pinceau engendre une vision. Si l’ambition de saisir le spectacle du monde par les voies d’un langage anthropomorphisant paraît le plus fécondement aboutie dans les poèmes consacrés résolument à « l’île », l’entêtement de chacun à dénuder son propre paysage verbal appelle l’admiration.