L’assassin de papa
Malika Ferdjouckh
Syros (Souris noire), 1989, réédition 2013
Meurtres et cas de conscience dans les beaux quartiers
Par Maryse Vuillermet
Valentin et son père vivent dans les beaux quartiers de Paris… mais sur une péniche abandonnée. Ils sont SDF, mangent ce qu’ils trouvent dans les poubelles, vivent des pièces que les passants mettent dans leur boite, son père a perdu son emploi, sa femme et son domicile et il est terrifié à l’idée de perdre aussi son fils. Alors, il ne l’envoie pas à l’école et fuit les services sociaux et la police.
Dans le même quartier, sévit un tueur de femmes. Or, son père l’a vu, et pourrait en faire la description, il ne le fait pas pour ne pas être repéré par la police. Plus tard, son père et lui sauvent une jeune femme des mains d’un voleur sur le quai, et ce voleur est l’assassin. Dans la bagarre, Valentin tombe à l’eau, la victime l’emmène chez elle se changer. Là, dans ce somptueux appartement, Valentin découvre la différence sociale et la honte de sa pauvreté. Il fait connaissance aussi d’un jeune de son âge, qui lui parle de l’école.
Encouragé par Valentin, le père décide d’écrire à la police pour décrire l’assassin.
Puis son père disparaît. Est-ce l’assassin qui se venge ?
Le tableau de la misère sociale n’est pas complétement sombre, il semble juste et nuancé. La solidarité des concierges et commerçants du quartier, l’amour du père et du fils, la gentillesse de la belle jeune femme blonde et de son neveu qui apprend à lire à Valentin, rendent ce petit récit très humain, et très chaleureux.
Une jolie réédition!