La Déclaration des droits des filles
Elisabeth Brami, Estelle Billon-Spagnol
Talents hauts, 2014
Par Anne-Marie Mercier
Il est d’utilité publique de rappeler certains points évoqués par ce petit livre qui propose 15 articles de cette « déclaration des droits » : le droit d’aimer, de jouer, de travailler, etc. en suivant son goût, à égalité avec les personnes de l’autre sexe.
Mais qu’une déclaration des droits propose sur le même plan des libertés fondamentales et d’autres qui ne le sont pas interroge:
- L’affirmation du droit de ne pas savoir coudre ou tricoter n’est sans doute pas très approprié à notre époque.
- On présente comme un droit une activité qui dans certains contextes est proscrite, même aux garçons, cela se discute. Par exemple, être débraillée, hurler, n’être « pas géniale en français » (signe d’indépendance des filles, à encourager ?), se battre, pratiquer des activités à risques…
- Enfin, l’ouvrage commence par « Les filles comme les garçons ont le droit de… », cela signifie-t-il qu’être une fille libre, c’est être comme un garçon ?
Questions sérieuses, et sans doutes déplacées pour ce petit livre humoristique où les dessins d’Estelle Billon-Spagnol affichent un refus des convenances bien assorti au propos : mais est-ce là sa visée principale ? En tous cas, il aura le mérite de poser des questions… s’il y a un interlocuteur pour y répondre.