L’Ours qui n’était pas là

L’Ours qui n’était pas là
Oren Lavie, Wolf Erlbuch (ill.)

La Joie de lire, 2015

Qui suis-je ?

Par Anne-Marie Mercier

Conte philosophique, parcours cocasse entre le nonsense et la vérité brute, images à la simplicité conceptuelle qui s’enrichissent au fur et à mesure que la fiction « prend » et que le personnage acquiert de l’épaisseur, de l’existence, une identité, cet album est tout cela.

Le personnage naît d’un geste, d’une sensation : on n’est pas loin du cogito cartésien… Qui suis-je en dehors de ce que je pense et perçois ? Le gratouillis engendre l’ours et celui-ci cherche ensuite à construire son identité, à s’adjoindre des qualificatifs (« gentil », « heureux », « beau »), grâce aux rencontres qu’il fait en chemin, jusqu’à la maison qui est la sienne et qui le rassure sur la place qu’il occupe dans le monde.

Texte circonspect, drôle et juste, images sobres et riches : une petite merveille, dans laquelle on retrouve tout l’esprit des ouvrages de Wolf Erlbuch, qui n’est ici pourtant « que » (si l’on peut dire) l’illustrateur, esprit porté par le texte d’Oren Lavie (pseudonyme ou pas, quel beau nom !), chanteur-compositeur et interprète, dramaturge et metteur en scène, dont c’est le premier album. Une de ses chansons, « On the opposite side of the sea », a obtenu pour le texte le prix de l’ASCAP (American Society of Composers, Authors, and Publishers)

 

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