Si j’étais ministre de la culture

Si j’étais ministre de la culture
Carole Fréchette, Thierry Dedieu
HongFei, 2017

Alerte

Par Anne-Marie Mercier

« Pendant la seconde guerre mondiale,
un de ses conseillers suppliait Winston Churchill
de couper dans le budget des arts pour renforcer l’effort de guerre.
Churchill lui répondit :
‘ mais alors, pour quoi nous battons nous ? ‘ »

En temps de campagne électorale, on voit les sujets qui sont mis en avant, pour lesquels on promet beaucoup (de l’argent, des postes, de l’attention…) et on peut s’inquiéter de ceux dont on ne parle pas, qui pourraient jouer variable d’ajustement (postes et argent ne viendront pas de rien, il pourrait y avoir du transfert dans l’air…). Ce texte inquiet sur l’avenir de la culture n’a pas été écrit dans la France de 2017, mais au Canada en 2014 et a été initialement publié aux éditions D’eux : dans un contexte semblable à celui de notre actualité, il avait été proposé à des personnalités publiques d’écrire une lettre ouverte commençant par « Si j’étais ministre de la culture… ».

Carole Fréchette, auteur dramatique, s’est livrée à cet exercice en imaginant que pour être entendue, la ministre qu’elle serait alors aurait à convaincre les autres que la culture est aussi importante que l’air que nous respirons : « équilibre des âmes, du battement des cœurs et de la respiration ». Pour cela, elle imagine un jour sans culture, vraiment « sans » : pas de livre, ni de théâtre, ni de concert, bien sûr mais aussi pas de cirque ou de danse, pas d’architecture, pas de mode, pas d’images… un jour vide et sinistre.  Oui, le Ministère de la Culture mériterait d’être appelé le « Ministère de l’oxygène ».

L’éditeur a donné de l’ampleur à cette courte fable : album de taille exceptionnelle, grands rabats, affiche – manifeste incorporé « à afficher partout » ; L’illustrateur, Dedieu, a forcé encore le trait avec des couleurs saisissantes, des caricatures grimaçantes dans lesquelles la jeune ministre affronte des barbons sinistres, des ambiances mornes et désolées de la vie « sans », avant le retour à la lumière (oui ! la fiction finit bien ; espérons que les ministres réels écoutent la leçon).

Pour voir quelques unes de ces  pages, on peut regarder quelques page sur le site de D’eux ou la vidéo proposée par le site de HongFei (tiens ! ils en ont pour d’autres beaux albums !)

On aime l’injonction de la quatrième de couv. :

LIS

ET PASSE

A TON

VOISIN !

 

 

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