Tu vois, on pense à toi !

Tu vois, on pense à toi !
Cathy Ythak

Syros (tempo), 2017

Quand l’épistolaire est un laboratoire de fiction

Par Anne-Marie Mercier

Dans la catégorie bien fournie des romans épistolaires scolaires, ce petit livre mérite d’être signalé à plusieurs titres. Il est tout d’abord assez bien écrit et ne cherche pas à imiter de trop près un parler enfantin ou pré-ado, ce qui sonne souvent faux quand c’est le cas. Il propose une situation d’écriture originale mettant en scène non pas deux mais trois scripteurs : deux amis sont en classe de mer alors que leur amie commune est hospitalisée; l’un des garçon écrit, pendant que l’autre lui souffle des idées. On devine assez vite qu’ils ne sont pas absolument d’accord et que la rupture se rapproche.
On devine aussi que le récit de leurs aventure et le mystère qu’ils découvrent et cherchent à résoudre sont quelque peu influencés par leurs lectures. On voit que leur amie est une fine mouche qui sait les manipuler. Tout cela pose bien la question de l’écriture, de la différence entre ce qu’on attend d’une lettre et ce qu’on aime dans un récit et propose une belle hybridation des genres.
Enfin, c’est aussi une belle histoire d’amitié et c’est sans doute ce que retiendront principalement les jeunes lecteurs si on ne les invite pas à aller plus loin.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *