Histoire merveilleuse d’un tigre amoureux

Histoire merveilleuse d’un tigre amoureux
Shen Qifeng – Agata Kawa
HongFei 2022

Un conte merveilleux chinois du 18ème siècle

Tout prédestinait Xiaoying au bonheur. Mais lorsque ses parents ignorent les demandes du peu recommandable monsieur Xue, qui veut la marier à son fils, tout se gâte. Monsieur Xue accuse injustement le père de Xiaoying, qui meurt en prison. A la suite d’un rêve, sa mère promet de la marier à qui vengerait son époux. Mais le vengeur est un tigre. Peut-on épouser un tel animal ? Vivre avec lui toute sa vie ?

Les éditions HongFei proposent une nouvelle traduction (signée par Chun-Liang Yeh) de ce conte classique chinois. Une traduction fluide, élégante dans ses tournures, dans une langue à la fois proche de celle du 18ème siècle et accessible aux enfants du 21ème siècle. Ce conte fait bien sûr songer à La Belle et la Bête, conte contemporain de Mme Leprince de Beaumont. Une intéressante postface compare les deux contes, pour en montrer avec subtilité toutes les différences. Ce qui frappe dans le conte chinois, c’est l’immense respect des personnages l’un envers l’autre, qu’il s’agisse de la mère, éconduisant le tigre avec un argumentaire solide, ou de la jeune fille, l’acceptant malgré leurs différences. C’est aussi la capacité de l’animal à comprendre et à éprouver des sentiments profonds qui font de lui une sorte d’idéal masculin, proche sans doute de l’amour courtois – sans l’apparence humaine.

Ce beau texte est superbement illustré par Agata Kawa dans des teintes jaune et rouge, proches à la fois d’une tradition chinoise et de l’art nouveau. Des portraits expressifs tant de la jeune héroïne que du tigre, l’expressivité des yeux et des postures rendent perceptible cet amour merveilleux, lui donnant une autre dimension de communion avec la nature, voire avec le cosmos. On songe parfois à la Dame à la Licorne, parfois à l’illustration de métamorphoses lorsque la jeune fille semble se transformer en arbre.

Une histoire d’amour merveilleuse, dans laquelle le surnaturel n’est jamais loin, sans sortilège, et, finalement, paradoxalement, profondément humaine.

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