Le Voleur de drap
Elodie Bouédec
Grasset, 2022
Hou, hou !
Par Anne-Marie Mercier
Un enfant se réveille une nuit en découvrant que son drap a glissé, puis voit ce drap flotter devant lui, lui parler, et l’inviter à le suivre dans « l’Envermonde ». Ils survolent le quartier pavillonnaire endormi, font une halte au cimetière, à la fête foraine désertée, au-dessus d’un manoir, d’une piscine, dans une forêt… jusqu’à un étang plein de reflets flottants où le petit fantôme retrouvera les siens.
Si l’histoire joue sur l’étrange de manière assez classique, les images sont renversantes. Une curieuse luminosité les baigne. C’est sans doute dû à la technique du dessin sur une table lumineuse couverte de sable utilisée par Elodie Bouédec. Le découpage qui mêle incrustation de vignettes, images séquentielles, bulles… rythme l’histoire. Couleurs estompées, éclats de lumière dans l’ombre, reflets. Textes et images sont parfaitement imbriqués pour une belle promenade fantomatique.