La Petite Famille à fourrure

La Petite Famille à fourrure
Margaret Wise Brown, Garth Williams (ill.)
Traduction (anglais) de Lou Gonse
MeMo, (Les grandes rééditions), [1946], 2023

Une berceuse pour l’enfant

Par Anne-Marie Mercier

À quoi tient le charme de ce livre, et de bien d’autres de la même collection (comme Une Chanson pour l’oiseau (1958), du même auteur, chroniqué sur lietje par François Quet) ou tirés de l’oubli par d’autres éditeurs (je pense entre autres à La Famille Dodo (1966) et à Lou et l’agneau , réédités par Didier jeunesse dans la collection « Cligne cligne », en 2019.
Un des premiers traits serait celui de l’évocation de la sécurité : Cette petite famille à fourrure, mi ourse mi hibou, est bien enveloppée dans ses manteaux de poil, chaussée de bottes à poils et bien à l’abri « au chaud dans un arbre en bois », au milieu du bois sauvage.
Un autre trait serait celui de la simplicité : redondances (l’arbre en bois), répétitions (tout est soit sauvage soit en fourrure), banalité et répétition des événements. Chaque double page propose une étape d’un récit simple et linéaire : après son bain, l’enfant part dans le bois (sauvage), y rencontre son grand-père, d’autres animaux (sauvages), en attrape certains pour les relâcher, puis revient juste avant la nuit. Sa mère vient à sa encontre et lui donne un repas ; il se couche. Pour l’endormir ses deux parents lui chantent une chanson en se tenant par la main et en tenant la sienne :

« Dors, dors, notre petit enfant à fourrure,
Loin du sauvage,
Loin de l’obscur,
Dors dans ta fourrure bien au chaud
Toute ta nuit d’enfant,
Dans ta petite famille à fourrure.
Et voilà la chanson. »

Les images, charmantes, aux angles arrondis et aux couleurs douces,  montrent le petit ours découvrant le monde, le museau à ras de terre ou levé vers le ciel, parcourant seul le « bois sauvage » avant de retrouver son refuge, entouré par l’affection de ses parents, du matin au soir ou plutôt du soir au matin. Indépendance, rencontres et découvertes, et une petite chanson pour s’endormir après tout cela, n’est-ce pas une image de l’enfance heureuse?.

 

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