La Sagesse et les émotions

La Sagesse et les émotions
Tina Oziewicz – Aleksandra Zając
La partie 2025

Cinq rencontres

Par Michel Driol

Voici donc le tome 4 de la série initiée par Nous les émotions (voir la chronique d’Anne Marie Mercier sur le tome 2). La présente livraison propose 5 contes philosophiques dans lesquels la sagesse, toujours habitant dans son phare, vient en aide d’abord à la mélancolie. Puis c’est Les bras m’en tombent qui vient lui rendre visite. Elle prend ensuite le thé avec la fierté, convainc le bon sens de ne plus broyer du noir, et vient enfin au chevet de la joie qui est malade.
Chaque récit apparait comme un petit conte philosophique, dans lequel les émotions ainsi que la sagesse sont personnifiés, incarnées par des personnages qui ont toujours leur forme patatoïde et humanoïde Dans chaque récit, la sagesse apparait toujours comme pleine de bonne volonté, prompte à aider les émotions qui traversent de mauvaises passes. Echouée sur la plage, la mélancolie a besoin d’espoir pour repartir. La sagesse saura le lui redonner. Elle réconforte une créature sans nom, fille de la perplexité et de la déception, dont les bras pendouillent lamentablement, en lui expliquant que toutes les émotions n’ont pas de nom. Puis c’est un long débat avec la fierté dont le thème est la peur de l’échec. Quand plus rien ne va au village, la sagesse comprend que c’est le bon sens qui déprime, et elle le nourrit d’une bonne soupe. Enfin, il lui faut l’aide de tout le monde pour redonner la santé à la joie. On est donc dans un village, dans lequel l’harmonie ne peut régner que si toutes les émotions et la sagesse prennent toute leur place. Qu’une soit absente, en difficulté, muselée, et l’équilibre est rompu. Donc pas d’émotions négatives, dont il faudrait se méfier. Au contraire, il faut leur donner toute leur place dans cette série de paraboles philosophiques qui invitent chacune et chacun à réfléchir sur ce qui nous constitue.
Les récits sont plaisants, proposent des situations pleines d’originalité et de fantaisie, en inscrivant les personnages dans un cadre très humanisé par les multiples éléments qu’on y rencontre (lit, table, chaise, thé…). De ce fait, on est proche de la fable, avec des personnages étranges qui incarnent des archétypes capables de discuter, de penser, et d’être en proie à l’émotion majeure qui les constitue.
Un bon livre pour mieux se comprendre mieux se connaitre, et participer à une éducation aux émotions sans bêtifier ou en rester aux stéréotypes convenus.

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