La vallée aux merveilles

La vallée aux merveilles
Sylvie Deshors,
Rouergue 2019,

 

 Migrants et merveilles

 Maryse Vuillermet

 

 

 

Jeanne souffre d’un chagrin d’amour et d’une trahison, sa mère, pour lui changer les idées, l’envoie chez sa tante qui habite la vallée de la Roya. Là, malgré sa tristesse et son indifférence, malgré la pluie et l’inconfort de la petite maison, Jeanne  se laisse peu à peu surprendre puis happer par l’incroyable vitalité des réfugiés qui passent la frontière entre l’Italie et la France, dans la neige et le froid, après un parcours de plusieurs mois, où ils ont risqué souvent leur vie. Elle est aussi surprise par l’activité incessante de sa tante et des ses amis, de tous les aidants, en fait. Miette, la tante infatigable, Ronon, le jeune géant, calme et efficace, Laura la cultivatrice, tous trouvent comment la faire sourire à nouveau, lui redonner confiance en l’humanité et un sens à sa vie.

La description de la situation des réfugiés de la vallée semble réaliste mais elle n’est jamais misérabiliste ou larmoyante, la beauté des montagnes et des cœurs illumine ce petit roman.

 

Fugueuses

Fugueuses    
Sylvie Deshors
Rouergue, Doado, 2013

 Très politiquement incorrect!

Par Maryse Vuillermet

fugueuses imageCe roman est un éloge de la fugue,  de la résistance passive  ou active contre le pouvoir et ses représentants, les CRS. Deux jeunes filles,  mal dans leur vie et leur famille,  décident de fuguer en début d’hiver. Elles rejoignent le camp des opposants à un aéroport,  quelque part en Vendée. Là,  elles apprennent la débrouille, la solidarité, le travail collectif, l’écologie, la construction de cabanes, donc,  d’après elles,  beaucoup plus et mieux qu’au lycée. Elles sont amies mais très différentes, Lisa est forte, elle aime le combat  et les travaux physiques, Jeanne est douce, timide et réfléchie. Elles s’épanouissent dans ce milieu,  malgré la boue, le froid et le danger des charges de CRS.

A la fin, leur chemin se sépare, mais cette parenthèse les aura rendues plus fortes.

Beaucoup de parents n’apprécieront pas cet éloge de la fugue, mais beaucoup de jeunes vont rêver de cette vie libre, qui a un sens,  parce  qu’elle obéit à des choix de vie assumés.