Le Club de la pluie au pensionnat des mystères

Le Club de la pluie au pensionnat des mystères
Malika Ferdjoukh
L’école des loisirs (neuf), 2014

… et même Dagobert !

Par Anne-Marie Mercier

« DanLe Club de la pluie au pensionnat des mystèress les histoires du Club des Cinq, au moins, il y avait Dagobert… » concluait Christine Moulin à propos d’un roman policier de la collection Souris noire. Au départ ils ne sont que trois : il y a Rose Dupin (petite fille d’Aurore ?), qui vient d’arriver au pensionnat, Nadget Mellaoui qui y est depuis le CE1, et Ambroise, le fils des gardiens qui connaît tous les recoins et passages secrets. Et puis il y a le chien Clipper, presque un Club des quatre (à la fin s’ajoute Milo et son singe, ils sont six). En plus, c’est à Saint Malo, pas très loin de la Bretagne des précédents. Nadget est très « fille », Rose moins ; Ambroise, on ne sait pas. Il y a toutes sortes de « mystères », enlèvement, cambriolages, ombres furtives… On est proche des romans de la série « Enquête au collège » d’ Arrou-Vignod : même pas peur et on n’y croit pas un instant. On retrouve même l’idée de l’alternance des points de vue, chacune des filles livrant sa vision des faits avec son style et ses obsessions. Les amateurs du genre s’amuseront de trouver ici et là les noms de Moriarty, Hamette, Rouletabille…

Les deux épisodes ont été publiés dans la revue Moi je lis en 2010, et ça se voit : pas beaucoup d’ambition, beaucoup de déjà vu, mais un joli travail. Il y a même Dagobert…

Taille 42

Taille 42
Malika Ferdjoukh et Charles Ollak
école des loisirs (Médium), 2010

Histoire/Roman

par Michel Diol

Charles Pollak a onze ans en 1939. Il est d’origine hongroise… et juif. Ce récit raconte sa traversée de la guerre de 39-45.

D’une certaine façon, Malika Ferdjoukh  joue le rôle du nègre pour Charles Pollak, et elle s’efface malheureusement derrière lui. Si on retrouve les thèmes chers à cet auteur (la lutte contre la bêtise et le racisme, le mal qui rôde sans arrêt… , la valorisation des « gens de peu ») on n’y retrouve ni l’écriture (la phrase longue de Rome l’enfer, par exemple), ni les personnages ou les situations dramatiques, voire paroxystiques (Fais moi peur), ni les révélations qui bouleversent une vision du monde (Sombres citrouilles).

Reste un documentaire sur la vie quotidienne « ordinaire » durant la seconde guerre mondiale, sans recherche d’effets de style. La guerre, le nazisme, la résistance sont vus à hauteur d’enfant qui ne comprend pas toujours le monde qui l’entoure. Et se pose la question du « mentir vrai » : n’aurait-il pas mieux valu un roman pour permettre à un jeune lecteur de percevoir la réalité de cette époque, quitte à prendre des libertés avec l’histoire vraie ?