Deux fleurs en hiver

Deux fleurs en hiver
Delphine Pessin
Romans Didier Jeunesse 2020,

 

 EPHAD, fin ou début.

 Maryse Vuillermet

 

 

 

Capucine, élève du lycée Mermoz, vient faire son stage dans l’EPHAD du Bel Air. Elle a les cheveux bleus, ou rouges, suivant les jours et suivant la couleur de la perruque qu’elle choisit. Le même jour, y entre madame Florent, institutrice à la retraite,  « pour sa sécurité « .

Capucine a toujours eu la vocation d’aider les personnes âgées, encadrée par une aide-soignante énergique et drôle, elle  se sent  » utile et à sa place. » Mais elle découvre le rythme harassant de son travail et la manque de temps qui rend les rapports avec les pensionnaires inhumains. Madame Florent déprime car elle a dû abandonner son chat qui s’est enfui au moment de son départ. Capucine, avec patience et tact,  arrive à percer sa carapace de tristesse, comprend sa détresse et, parce qu’elle  aussi a un secret, va tout faire pour l’aider.

C’est un roman touchant sur un monde peu décrit dans la littérature jeunesse et pour cause ! le monde des vieux, Capucine trouve que le mot « senior » est ridicule,  « Contrairement aux autres lycéens, je ne redoutais pas de travailler avec les seniors, ça, c’est le terme politiquement correct pour désigner les personnes âgées, je trouve ça crétin, on dit aussi « les pensionnaires », « les anciens » moi, je préfère « les vieux ». Il n’y a rien de dégradant à dire qu’ils sont vieux, c’est un fait, voilà tout. C’est même plutôt beau, quand on y pense, d’avoir déroulé le fil d’une vie et de se tenir au bout ; quand on est vieux, on a vécu, aimé, chialé, on a été courageux lâche, idiot et amoureux. On s’est trompé, on a choisi, qu’est-ce qu’il y a de mal à le dire franchement? »

Rien n‘est édulcoré, les conditions de travail des soignants, leur vocation mise à mal par la réalité, la solitude et l’abandon des personnes âgées et, malgré tout, l’étincelle de l’amitié intergénérationnelle.