Moi, j’aime quand maman

Moi, j’aime quand maman
Arnaud Alméras, Robin
Gallimard, 2012

Sur un air connu qui perd de son charme

Par Dominique Perrin

Saisir et restituer, bout-à-bout, les instantanés heureux d’un quotidien relationnel oscillant entre routine et  révélation, voilà beau temps que cette fonction de la littérature a été mise en œuvre à destination de la jeunesse. La magie continue probablement à opérer sur les jeunes lecteurs du présent album, sans doute un peu plus âgés que ceux des nombreux ouvrages antérieurs d’Elisabeth Brami sur le même thème.  Mais presque tout ici relève du fonctionnement : peu de fraîcheur poétique dans ces pages que les dessins décalés de Robin ne parviennent pas à sauver de leur énorme conformisme social ; les scènes renvoient avec candeur à un monde bourgeois, sans doute parisien, que connaissent sans doute nombre de leurs lecteurs effectifs, mais qui ne reflète l’expérience que d’une partie bien délimitée de la population actuelle. Et surtout, foin de ces « moi, je » martelés à des enfants qui ont, bien plus qu’à dire « moi », à apprendre encore à dire « j’aime » – et à comprendre que l’unicité ni même l’originalité ne sont des valeurs en soi.

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