Douce nuit minus
Sylvie Deshors
Rouergue, Doadonoir 2012
Le père Noël est passé quand même!
Par Maryse Vuillermet
Un peu en retard pour cette chronique que j’aurais dû rédiger pour le 24, mais, comme dans le livre, le père Noël passe en retard sur ce site. En effet, je vais en dire du bien, comme je l’ai déjà fait pour Fuite en mineur et L’inconnue des Andes du même auteur. L’histoire nous rappelle que le soir de Noël, dans beaucoup de familles et comme pour La petite marchande d’allumettes, il n’y a pas de cadeau, la crise, le chômage longue durée sont passés par là et pourtant, les centres commerciaux brillent de tous leurs feux. La mère d’Aurélien, désemparée, a donc volé pour lui une vidéo et s’est fait prendre par le vigile. Aurélien a réussi à s’échapper, il erre dans la nuit du 24 et échoue sous un rocher, sur la plage ; il y rencontre un drôle de SDF, Nasta, paumé, psychotique qui lui propose d’aller percer de sa lance tous les pères noëls accrochés aux balcons des riches. L’histoire commence donc dans un mélange doux amer de révolte et de drôlerie. Mais le duo rencontre un autre paumé, Norg. L’ambiance change, il les emmène dans son blockhaus, se débarrasse de Nasta et kidnappe Aurélien.
S’en suit un thriller assez haletant, dans une bergerie perdue (encore une référence à Noël ?). Mais pas d’enfant Jésus dans l’étable, seulement un couple de très violents voyous alcooliques et sans scrupules qui séquestrent déjà un vieillard pour profiter de ses économies. Tout au long de son aventure, Aurélien se sert de ses références livresques venues du monde des Manga, elles l’aident à ne pas perdre confiance.
Mais l’histoire se terminera par une série de cadeaux avec seulement quelques jours de retard ! Une bonne histoire qui se lit très vite, et un personnage attachant, malgré son extrême pauvreté, il aime la vie, sa mère, ses mangas, sa ville…