Danse, Petite Lune !

Danse, Petite Lune !
Kouam Tawa – Illustrations Fred Sochard
Rue du Monde

La plus merveilleuse des danseuses

Par Michel Driol

Tout commence par une adresse au lecteur : « Regardez, regardez ». Ce que l’album nous donne à voir, c’est une vieille dame qui marche, courbée sur sa canne. Mais cette vieille dame a été une grande danseuse dans son village, et l’album raconte alors sa vie et sa danse, dans toutes les circonstances de la vie. Son espoir aussi de danser la plus belle des danses le jour de son mariage… Mais qui oserait épouser la plus belle danseuse du village ? Si elle ne danse plus maintenant, elle donne, par son maïs, la force aux oiseaux de danser.

Tout se passe, dans cet album, comme si un griot racontait la vie de Petite Lune, s’adressant à plusieurs reprises aux auditeurs. De fait, le recueil mime l’oralité, dans ses reprises et ses anaphores, dans ses structures syntaxiques. Tout est fait pour suggérer la profération du texte dans cet  album qui met l’art en abyme : Petite Lune nait dans une famille d’artistes, son père est joueur de tamtam et sa mère chanteuse. Il est donc « naturel » qu’elle devienne danseuse. Mais l’album parle aussi de la solitude de l’artiste, être un peu à part, isolé, à la fois apprécié et craint pour sa capacité à faire naitre des émotions. Petite Lune devient alors une légende dans son village, et on lui prête des pouvoirs surnaturels.

On voit se déployer ici une poésie narrative, qui raconte la vie d’un personnage féminin, dans une forme qui se veut proche des contes et des généalogies africains. Les illustrations, presque toujours en double page, accentuent ce côté africain, en reproduisant, sans le copier, un art naïf et débonnaire, d’une Afrique quasiment idéalisée.

Cet ouvrage fait partie de la sélection pour le prix de la poésie Lire et Faire lire 2018

Une réflexion sur « Danse, Petite Lune ! »

  1. Intéressant ouvrage ! Je trouve cet histoire très instructive sur le déroulement de la vie d’une danseuse. Evidemment, ce qui m’attire aussi c’est le côté africain de l’histoire, ça donne un effet assez exotique.

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