L’Herbier philosophe
Agnès Domergue, Cécile Hudrisier
Grasset jeunesse, 2020
Méditations végétales
Par Anne-Marie Mercier
Allier science et philosophie, c’est possible. Les relier avec de la poésie, c’est plus rare. Cet herbier d’un nouveau genre réussit ce pari à travers un choix de plantes inspiré par le nom plutôt que par la chose : l’éphémère, l’arbre du voyageur, l’amour en cage, l’immortelle et la pensée côtoient le souci et la misère, le cosmos et le perce-neige, et d’autres. C’est une jolie de façon de nous ressouvenir du sens premier de ces noms.
Chacun est accompagné de son nom latin et de deux représentations, l’une au crayon, petite et précise, l’autre en aquarelles colorées et encres. Un texte, souvent en forme d’interrogation, invite à la réflexion :
« Si je te demande de na penser à rien, à quoi penses-tu ? » (pensée)
« Se soucier de quelqu’un change-t-il son destin ? » (souci)
« Quand la passion prend racine dans ton cœur, peut-on l’arracher en douceur ? (passiflore)
Et parfois à la méditation poétique :
« Le diable est aux anges ce que la nuit est aux étoiles » (le diable dans le buisson et l’angélique).
Les aquarelles délicates et vives sur fond blanc sont très bien rendues ; l’album est parfaitement harmonieux.