Le Petit Sommeil
Benjamin et Julien Guérif
Syros (rat noir), 2011
Petite forme
par Anne-Marie Mercier
Un stage peut mener loin, même (ou surtout ?) si on le fait à contrecœur et dans un lieu aussi peu propice à l’aventure qu’une maison de retraite. Pierre vit seul avec sa mère, n’a de goût pour rien et d’énergie pour rien. Dans son stage, il tombe sous la coupe d’un vieil homme asocial et tyrannique qui l’entraine dans une succession de transgressions de plus en plus douteuses et dangereuses.
Si le début du roman est une peinture assez classique d’une adolescence à la dérive, la fin le rattache au roman noir, comme le suggère son titre qui évoque le film de Hawks (ou le roman de Chandler). Mais il n’a de rapport avec ses illustres devanciers, même en petit, que ce titre et la fascination pour l’argent et le luxe qui y est développée en est à des années lumières.